Parfois, il arrive que je glisse un souvenir personnel dans un de mes romans. C'est le cas pour le passage de ce texte. Au cours de mon enfance, il y avait dans mon quartier un tout petit bureau de poste, tenu par deux femmes âgées et le lieu était quelque peu sinistre, étrange. Ces dames étaient très lentes pour répondre à la clientèle. Voici de quelle façon j'accorde ce souvenir à mon personnage Roméo.
La famille longe le quai afin de se rendre au bateau de pommes des Rouette où Roméo sera récompensé du grand service qu’il vient de rendre à son père, l’empêchant de dépenser pour de la viande avariée. « Des pommes autant que tu voudras, mon garçon! » Roméo n’en désire pas des poches entières. La seule visite de cette péniche blanchie à la chaux lui suffit pour combler sa journée.