Dans mon roman Perles et chapelet, mon personnage Louise, au début de la quarantaine, décide d'accomplir son rêve d'enfance : devenir maîtresse d'école. Pour suivre le cours nécessaire à l'obtention du diplôme, elle doit s'inscrire à l'école normale des Ursulines et côtoyer des adolescentes, ce qui la rend mal à l'aise.
Pour préparer ces séquences, je m'étais rendu aux archives des religieuses, me prêtant le guide de l'année scolaire désignée (au milieu des années 1930) contenant les règlements, les matières au programme, et j'ai aussi eu droit à un type de cahier où les activités des élèves étaient répertoriées.
J'y croisais souvent le nom d'une jeune du nom de Claire Bélisle, fille d'un médecin de Trois-Rivières. Il semble que cette Claire était partout : dans les pièces de théâtre, pour souhaiter la bienvenue à un visiteur, pour décorer une salle, sans oublier qu'elle était une étudiante exemplaire. J'avais alors pensé que cette fille pourrait devenir amie avec Louise et rendre son séjour à l'école Normale plus agréable.
En 2000, au salon du livre de Trois-Rivières, une dame âgée s'avance vers moi, le visage ému, pour me demander : "Comment pouvez-vous avoir connu ma grande soeur Claire Bélisle? Vous êtes trop jeune! Vous la décrivez telle qu'elle était. J'ai pleuré, monsieur Bergeron!" Le lendemain, elle se présente encore pour me donner une photocopie d'une photo de sa soeur, que vous pouvez voir ci-haut. Claire Bélisle a, en effet, exercé le métier d'enseignante, mais est décédée au début des années 1950.
Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose se produisait. Un peu plus tôt, une autre femme âgée était approchée pour me confier sa surprise de voir son grand-père, Napoléon Lamy, dans le roman Petit Train.
Voici un extrait de Perles et chapelet, la rencontre entre Louise et Claire .
Louise déguste sa soupe et son sandwiche, regardant sans cesse l’horloge, de peur d’être en retard. Par ce geste, mademoiselle laisse croire à Honoré et à Joseph qu’elle est pressée de retourner là-bas. En réalité, elle voudrait demeurer parmi les siens. Hier, elle a eu un mal fou à s’endormir en pensant à sa chambre, à sa maison, à son restaurant. De retour à l’école, Louise demeure dans son coin, indifférente aux conversations de ses consœurs de classe. Elle voit approcher une jeune fille au visage maigre, craint que celle-ci ne lui parle aussi de Jeanne.
« C’est admirable de retourner à l’école à votre âge.
- Un vieux rêve de jeunesse que mon frère a fait ressortir. Ce n’est qu’un essai.
- Je suis certaine que vous allez réussir et que vous serez un exemple pour les autres normaliennes. Je trouve votre décision édifiante. Je me nomme Claire Bélisle, je suis la fille du docteur Oscar Bélisle. Moi aussi, je suis externe à l’heure du dîner. Je demeure rue Bureau.
- Vraiment? J’y ai grandi, vous savez. C’était bien avant votre naissance.
- Nous pourrions dîner ensemble et faire davantage connaissance. J’en suis à ma deuxième année. C’est mon devoir de bonne catholique d’aider les nouvelles, et vous me paraissez un peu à part, mal à l’aise. La vie à l’École normale est sévère, mais nous avons besoin de ce climat pour notre futur métier. Ma sœur Yvonne a terminé il y a deux ans et elle admet que le régime de vie de notre école lui sert beaucoup dans sa façon d’enseigner aux enfants. Je prends exemple sur elle. »
Commentaires
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Louise terminera son cours à l'école Normale, mais décidera de devenir religieuse, scandalisant ainsi son frère et son fiancé.
Merci pour cette visite!
Le prochain extrait sera très émouvant...
Encore une histoire attachante... Merci Mario de nous faire partager ta passion pour l'écriture.
@+