LE PAPA ET SON ADOLESCENTE : Ceci s'est passé à Sherbrooke. Il y avait un grand nombre de visiteurs quand approchent un homme avec sa jeune adolescente (13 ou 14 ans) qui me raconte que sa fille rêve de devenir romancière et que je serais aimable de lui donner quelques conseils, "si vous avez le temps." La demoiselle semblait très timide. Alors, je lui ai parlé : écrire beaucoup, savoir se remettre en question, ne pas utiliser le passé simple, éviter les dialogues trop longs, établir un plan avant de débuter, etc. Bref, tout ce que je fais! Contents, les deux sont partis. Cependant, une demi-heure plus tard, l'homme revient, seul, et me dit, les larmes aux yeux (Je le jure) "Vous ne pouvez pas savoir jusqu'à quel point c'était important pour elle. D'autres ont refusé de lui parler, mais pas vous, et avec gentillesse. Jamais elle ne pourra oublier cette rencontre." Moi non plus.
LA DAME ÂGÉE DE ROUYN-NORANDA : Une petite dame âgée approche de mon stand et me demande si nous avons des livres de poésie. Ce n'était pas le cas, mais je l'informe qu'il existe un éditeur spécialisé dans cet art et je l'accompagne jusqu'au stand. Un peu plus tard, elle revient, un sac avec dix recueils achetés, puis elle me remercie parce que j'avais pris le temps de lui présenter cette maison. Il y a des remerciements qui vont droit au coeur.
L'HANDICAPÉE DE ROUYN-NORANDA : La même journée que la dame âgée, peu après. Une femme handicapée, en fauteuil roulant, obèse, qui roulait près des stands en soupirant "Que c'est beau... Que c'est beau..." Arrivant près de moi, elle se rend compte que j'étais intrigué. Alors, elle m'explique que dans sa petite localité, la bibliothèque a une rampe pour les fauteuils, mais pas assez large pour accueillir le sien. C'est une amie qui va lui emprunter des bouquins. Mais au salon du livre, elle pouvait aller librement, regarder tous les livres, les toucher. Puis elle est repartie en chantant encore "Que c'est beau..." Jamais je n'ai oublié une telle chose.
LES JEUNES DE MONTRÉAL : Les journées scolaires sont souvent un congé d'école pour enfants et adolescents, et rien d'autre. Parfois, il y a un travail demandé par leurs profs, mais souvent, c'est la course incessante de gauche à droite. Mon éditeur m'avait averti que des adolescents avaient un travail relatif aux livres et qu'ils avaient choisi Contes d'asphalte, me demandant d'être présent à l'heure convenue. Alors, je vois arriver deux garçons et une fille, en uniforme : vestons et cravates, jupe. Un garçon avait une petite caméra, un autre un microphone et la fille tenait le rôle de l'animatrice. Elle me pose des questions très précises sur le roman, indice qu'elle l'avait lu, et sans doute les garçons aussi. C'était très bien fait, poli, pas bêta du tout. Curieux, à la fin, c'était à mon tour d'enquêter. Oui, les trois avaient lu le roman et avaient élaboré les questions ensemble. Ils étaient des élèves d'une école juive de Montréal. Pendant ce temps, les autres passaient leur temps à parler fort, à prendre des signets sans les demander. Ce trio m'a laissé une impression plus que favorable.
Des anecdotes, des rencontres surprenantes, j'en ai vécu beaucoup, comme la femme d'Amos qui riait fort ou mon admiratrice numéro un. Gardons-les pour d'autres occasions.
LA PHOTO : Au salon du livre de Trois-Rivières, en 2001. Madame tenait à une photographie en ma compagnie. J'ai dit d'accord, à condition d'avoir une copie. Elle a l'air intimidée et a tenu parole.
Commentaires
Ah ! merci, c'est stupéfiant ...
Il y a un article sur ce sujet. Voici le lien :
http://marioromans.vefblog.net/11.html#Plan_de_redaction
J adore cette partie 2 !
C est très intéressant les rapports humains .
Établir un plan, tu dis ?
tu peux donner un exemple, concernant l un de tes romans ?
Toutes ces anecdotes sont touchantes et montrent que tu es une personne à l'écoute et au grand coeur....
De quoi faire un roman de souvenirs
Bravo pour la photo du jour