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Titre du blog : Mario Bergeron, romancier du Québec
Auteur : Marioromans
Date de création : 01-01-2016
 
posté le 02-10-2018 à 05:45:38

Grand-Regard et la lumière

 

L'idée m'est venue lors d'un salon du livre de ma ville, alors que je flânais, en attendant le début de ma séance de signature. Je regardais les produits d'un éditeur se spécialisant en science-fiction, je lisais les résumés, pensant soudainement que "Ce n'est pas possible de faire la même chose tout le temps." Il faut dire que je n'aime pas le genre, même au cinéma, pour la simple raison que l'être venu d'ailleurs est plus que souvent dangereux ou terrifiant.

M'installant à ma table, je réfléchissais à tout ça, décidant de créer un extra qui serait un poltron, mais aussi un être humain 'différent' et de grand coeur, venant d'une galaxie qui ne connaît pas la guerre ni les armes. Comme mes romans se déroulent presque tous dans le passé, j'ai décidé d'un croisement entre un personnage d'époque (1905) qui a des relations avec l'esprit de cet être échoué sur Terre et ayant la forme d'une lumière. Tout ça s'est précisé en deux jours et le troisième, un homme m'a donné son commentaire sur mon roman Gros-Nez le quêteux,  assurant que le personnage féminin Grand-Regard était son favori. J'avais mon héroïne. Un plan établi, j'ai commencé la rédaction quelque temps plus tard et ce fut un grand plaisir d'écrire ce texte doux. Cependant, je ne suis pas gentil de vous présenter la presque finale, alors que Lumière est enfin secouru par les siens.

 

 

Grand-Regard examine le ciel en vain, marmonnant sans cesse « C’est impossible… C’est impossible… » Un peu plus tard, elle sursaute en voyant une lueur bleue, semblable à une étoile filante, qui grandit en approchant du sol, jusqu’au moment où cette teinte disparaisse au profit d’une mince couleur blanche. Il n’y a aucun bruit, mais un sifflement discret. La jeune femme, effrayée, marche rapidement vers les arbres, puis le temps de se retourner, elle voit, au sol, un type de maison métallique, carrée, aux fenêtres longues et minces, entourant l’objet. Soudain, ce qui tient lieu de porte s’ouvre et deux êtres apparaissent, grands comme des géants, vêtus d’un blanc étincelant, avec une aura de lumière tout autour de leurs corps. Grand-Regard se redresse, fait « Ooooo… », n’ayant jamais vu quoi que ce soit de plus fascinant. « On dirait des anges… »

 

Ils se penchent vers Lumière. L’un, qui semble être un homme, fait signe vers le vaisseau, d’où sort un objet de forme rectangulaire, transparent, sans que personne ne le pousse. Installée devant l’être, elle aspire non pas la terre où Lumière repose, mais simplement cette source lumineuse, qui, soudainement, remplit le contenant. Le duo regarde, pose quelques gestes que la Terrienne ne peut identifier. Alors, ils se tournent en direction de la jeune femme, puis avancent tout doucement, d’une façon telle qu’ils semblent flotter.

 

Grand-Regard distingue la femme, au visage plus fin, bien qu’elle ne porte pas de cheveux longs, ni de robe. L’homme fait signe à Grand-Regard d’approcher. Malgré les mots rassurants de Lumière, elle est remplie d’une crainte curieuse, mêlant la frousse et une douce attirance. Tout près, la jeune femme regarde vers le haut, pour que ses yeux atteignent ce visage, avec un sourire mince et tendre. La femme s’agenouille, pose sa main étrange sur l’épaule, baisse la tête, puis avance et donne un baiser sur la joue de Grand-Regard. L’homme fait aussitôt la même chose, pendant que sa compagne semble chercher ce que Grand-Regard devine. Tout de suite, la Terrienne court telle une gamine, pour leur apporter les dessins et le pot de confiture. Content, le duo hoche la tête, dessine des gestes près de leurs bouches. La jeune femme se souvient qu’ils ont signalé à Lumière leur désir de l’entendre chanter. Grand-Regard s’exécute nerveusement, fausse un peu, mais se reprend. Les deux êtres sourient, ravis, approchent pour de nouveau poser leurs longues mains sur ses épaules. Puis, ils font signe de les suivre. Grand-Regard réalise qu’en effet, ils ne marchent pas, même s’ils semblent avoir des pieds. Le cœur battant, les yeux humides de larmes, la demoiselle touche l’objet transparent, qui, aussitôt, s’illumine, comme si Lumière avait senti sa présence. Une autre fois, l’homme et la femme lui sourient avec une extrême gentillesse, comme témoignages de reconnaissance pour tout ce qu’elle a fait pour leur ami, suite à ce malencontreux accident. L’objet, aimanté, entre dans le vaisseau. Les deux êtres saluent, puis, avec leurs mains, lui demandent de reculer.

 

Alors, sans bruit, le vaisseau s’élève d’abord doucement, puis si rapidement que Grand-Regard n’a pas le temps de le voir dans le ciel. Elle s’affaisse, les yeux soudés à la voute. Il n’y a plus rien : plus de lune, d’étoiles, de joli ciel. Elle se lance vers le lieu où s’est posé cette maison volante. Aucune trace! Par contre, la terre où l’esprit de Lumière a été déposé est encore présente. Elle court vers la forêt, à la recherche de la boîte de transport et, avec ses mains, nerveusement, elle y dépose cette matière. Elle se couche près de l’objet, toujours les yeux vers l’infini.

 

 

Commentaires

Marioromans le 08-10-2018 à 22:34:22
Honnêtement, je suis déçu par tant de refus pour ce texte. Un manuscrit de 150 pages devient pourtant idéal pour une publication qui ne coûte pas une fortune et les éditeurs peuvent grossir les caractères, attirant ainsi un public plus âgé. (Sans blague, hein!) De plus, je pense que c'est une idée originale et un roman plutôt doux et plein de bons sentiments.


Si tu veux lire ce texte, t'as qu'à me faire signe.
Maritxan le 07-10-2018 à 19:29:28
Je suis toujours aussi attirée par cette histoire. J'aime beaucoup ta façon de raconter. @+ Sourire1
Marioromans le 02-10-2018 à 08:24:37
Tu sais, ce n'est pas précisément de la science-fiction, malgré quelques éléments. C'est un roman avec des émotions, dont celui de la peur de ¨Lumière, mais aussi de l'humanité, comme en fait foi de ce passage où les deux êtres venus d'ailleurs se montrent gentils et reconnaissants envers la jeune femme de la Terre,
anaflore le 02-10-2018 à 07:57:01
Je ne suis pas science fiction trop cartésienne

Bon mardi