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Titre du blog : Mario Bergeron, romancier du Québec
Auteur : Marioromans
Date de création : 01-01-2016
 
posté le 30-12-2019 à 11:16:34

Roman documenté

 

 

 

À mon entrée à l'université, 1993, je suis devenu fou amoureux des microfilms d'anciens journaux, y trouvant des tranches de vie sociale comme rarement les historiens en ont présenté. À ce moment, je préparais le roman qui deviendra la seconde partie de Perles et chapelet et qui portait alors le titre de Mademoiselle et le petit homme. Le personnage principal était Louise Tremblay, célibataire malgré elle, s'occupant tant bien que mal du restaurant familial le Petit Train. L'époque : la grande dépression des années 30. Alors, hop, aux microfilms pour mettre la main sur tout ce qui était intéressant relativement à ce moment d'Histoire. J'en ai tant trouvé que ces extraits de journaux sont devenus le squelette, le plan de ce que sera le roman. Approche que des critiques ont jugée originale : ce qui sépare les chapitres sont des extraits du journal local. Voici un exemple.

 

 

 

 

 

En se couchant, ce soir-là, Louise sursaute, effrayée par des petits bruits et des murmures venant de la rue. S’emparant immédiatement de son chapelet, elle avance prudemment vers le coin de sa fenêtre et voit des gamins dévalisant ses déchets. Ils ne demeurent pas assez longtemps pour qu’elle puisse téléphoner aux policiers. Louise se recouche mais tarde à s’endormir. Et si les gens du quartier préfèrent quêter et fouiller ses poubelles au lieu de venir au restaurant? Et si cette histoire de crise était vraie? 




«Malgré qu’elle ait diminué d’intensité, la crise du travail est loin d’être disparue en notre ville», nous déclarait hier M. Émile Thellier, organisateur des Syndicats catholiques et nationaux. «Nous recevons encore chaque jour des demandes d’emploi qui s’élèvent parfois à plus d’une vingtaine. Nous avons réussi à trouver du travail pour une majeure partie des membres de nos Unions, mais il en reste cependant un certain nombre qui sont encore sans ouvrage.


Un simple fait qui peut réaliser toute l’étendue du chômage, c’est qu’il y a actuellement 900 demandes de travail pour les nouveaux quais. C’est dire que les chômeurs, à l’heure actuelle, dépassent certainement le millier à Trois-Rivières. Cependant, l’activité croissante pour la construction de l’aile du séminaire et de l’orphelinat Saint-Dominique, ainsi qu’aux nouveaux quais, laisse prévoir que, d’ici peu, le nombre de sans-travail en notre ville sera considérablement réduit.» 

 

 

 

Le Nouvelliste, 1er mai 1930.

 

L’été arrive comme tous les autres. Louise a horreur de cette saison, car les gens ne viennent jamais au restaurant. De plus, les enfants crient, les jeunesses s’excitent et des femmes – certaines femmes – se parent comme des etc, etc.

 

Commentaires

ANAFLORE le 31-12-2019 à 06:06:06
Bravo pour la photo du jour

Belle écrit