Cette fois, je suis vraiment dans le dernier droit de Grand-Regard et le crépuscule. Après cette étape, il ne restera qu'une séquence de cinq années à créer, en plus des DEUX finales.
Nous voici approchant de la fin de décennie 1940. Grand-Regard est dans la seconde moitié de ses soixante ans. Des problèmes de santé surgissent, dont la diminution de sa vue et aussi des maux de pieds. Son mari Donatien, électricien, aura un grave accident de travail, le poussant vers une retraite prématurée. Il y a aussi le décès d'Arthur, frère que Grand-Regard adorait. Les activités artistiques de la femme ont diminué, car cela lui fatigue les yeux et les... doigts!
Ceci peut paraître négatif, mais pour éviter le mélodrame, je fais intervenir la jeunesse, en la personne de deux petites-filles : Anne, adolescente, puis Hélène, encore fillette. Leurs présences et l'amour qu'elles portent à leur grand-mère motivent mon personnage vedette à sourire et à oublier les signes du temps qui passe. Elle produit des dessins surtout pour les enfants et entreprend la création de ce que l'on appelle de nos jours un "roman jeunesse."
Par ailleurs, la gloire d'Adèle se poursuit, avec toujours un roman annuel, un cinquième feuilleton à la radio et, nouveauté : un feuilleton à la télévision. La jeune femme murit un autre projet : sa propre maison d'éditions. Mais elle pense à tout ceci pour faire reconnaître Grand-Regard comme une femme exceptionelle.
Je présente un court extrait que j'ai beaucoup aimé, se déroulant en 1948, année de l'accident de Donatien. Les personnages de Jeanne, de Robert et d'Adèle sont les enfants de Grand-Regard.
Quelques jours plus tard, approchant de la maison pour aider sa mère dans les travaux domestiques, Jeanne voit ses parents assis sur le perron, lui dans son fauteuil roulant, la canne à sa portée, faisant la lecture à Madeleine, laquelle est installée dans une berçante, un châle sur ses épaules et tricotant. La jumelle ne peut s’empêcher d’arrêter, de les regarder fixement, ayant une pensée secrète : « Cette fois, mes parents sont vieux. Je vois là tout ce qu’on peut imaginer de vieillards », le tout communiqué à Robert et à Adèle, souriant généreusement à cette scène qu’ils imaginent très bien. « Je vais prendre une photo et la leur donner. »
Commentaires
Ah, pour continuer : pas de problèmes à l'horizon !
Bonne continuation