Quand j'achève la création d'un roman, il est temps de préparer le suivant. C'est ce que je fais, depuis quelques jours. Dans mon roman sur les fantômes du Trois-Rivières métropolitain, il y a un chapitre sur une jeune femme de 1929 vivant, sans se soucier, à cent à l'heure sa liberté et tout ce que les 'années folles' avaient d'excitant, devenant la reine de la rue commerciale de Trois-Rivières. Ce n'est pas la première fois qu'un personnage provient d'un autre de mes romans. Par exemple, Grand-Regard est apparue une première fois dans Gros-Nez le quêteux. Alors, pourquoi pas cette Bernadette Hétu ?
La différence est que son territoire royal ne sera pas une rue de Trois-Rivières, mais celle d'une ville imaginaire, avec ses nombreux commerces de tous genres. Je vais donner à la rue le nom de Principale.
Le roman se déroulera en ce seul lieu, pendant une semaine de juillet 1929. Chaque chapitre, thématique, aura 25 pages, Je vais retourner aux dialogues avec quatre tirets. Aucun des personnages rencontré par ma vedette ne porte de nom, mais elle les identifie à des surnoms. Il s'agit de gens travaillant dans ces commerces, mais aussi d'autres flâneurs de la rue Principale. Deux personnages seront plus présents que les autres : Poulet (le policier de ronde) et Déchet, vagabond déjà présent dans l'autre roman.
J'avais déjà abordé ce sujet des jeunes femmes à la mode, typiques des années 20, dans Perles et chapelet, écrit voilà longtemps. Cependant, j'ai depuis appris beaucoup d'autres éléments sur cette décennie fascinante. Mon but est d'aller plus loin avec Bernadette que je l'avais fait avec Jeanne et Sweetie dans Perles
Les héros de Bernadette sont, du monde de la musique : le chef d'orchestre fou Harry Reser et la chanteuse Helen 'Boop Boop Be Doo' Kane. Du cinéma : le comique Harold Lloyd et l'actrice Clara Bow (photo ci-haut).
Bernadette, 19 ans, sera sans cesse en mouvement. Elle sautille, danse, bouge les mains et la tête. Même quand assise au comptoir d'un casse-croûte, ses jambes bougent. Puis elle dit souvent Allô.
À ce point, j'ai établi les personnages. Il me reste à les placer dans chacune des sept journées et de les relier à Madeleine par un thème, une aventure.
En attendant, voici La poudrée de la rue Principale (ce sera le titre) dans L'Amicale des fantômes du Trois-Rivières métropolitain.
« Qu’il est joli, ce bébé! Guili, guili! Allô, allô! Fais un beau sourire à tantine Bernadette! Allô! » Je lui lance les grimaces que Clara Bow offrait au petit de son amie, dans cette scène merveilleuse de son film It. Le bébé ne rit pas, mais la jeune maman sourit. J’ai toujours pensé que les mères sortaient avec un rejeton dans un landau pour que l’enfant reçoive des compliments d’inconnues. Celle-là est de quatre années mon ainée et habite notre rue. « Tu n’as pas changée, Bernadette. Et c’est tant mieux! » Soudain, le chéri s’éveille à ma voix et quand je caresse son chien de peluche, d’autres dames approchent pour regarder et apporter le soleil de leurs compliments à l’ancienne voisine. Monsieur Bonheur n’a pas la gueule de bois. Je m’éloigne en ricanant, distribuant les allô aux quatre vents. Au cinquième aussi, tiens!
Pour un peu plus de Bernadette, suivez ce chemin :
http://marioromans.vefblog.net/35.html#References_au_service_de_la_poudree