Attribuer un patois à un personnage de roman sert à lui donner une personnalité propre, de permettre de le reconnaître facilement. Idem pour les blasphèmes. bien que ces derniers servent à cerner une situation, de colère habituellement. J'emploie très peu de jurons québécois, sauf dans le cas des Baveux. Habituellement, il y en a un ou deux, bien placés! Voici un petit tour d'horizon de ces aspecs de mes romans.
MADAME ANTOINE : Antoine est mal engueulé. Il blasphème beaucoup. Nous sommes au 18e siècle et la plupart des jurons étaient de nature "divine". Les blasphémateurs pouvaient être arrêtés par les autorités publiques et fouettés. Ce sont des jurons d'ancien régime, aujourd'hui disparus, sauf dans le cas d'un seul, maintenant déformé. Une partie du répertoire d'Antoine : Tort à Dieu, Par le sang du Christ, Vierge noire.
PERLES ET CHAPELET & LE DESTIN DE JEANNE : Jeanne utilise souvent "Diable", ce qui peut paraître banal, mais était mal vu au cours des années 1920, surtout par la voie d'une femme. Dans Le destin de Jeanne, elle a aussi recours à quelques 'sacres' québécois dodus.
MÊMES ROMANS : Sa compagne Sweetie est anglophone, et même si elle parle français, son juron favori est demeuré anglais : "Damned!", c'est à dire "Damnation!"
QUAND ON S'AIME BIEN TOUS LES DEUX : Max et Betty emploient des déformations légères de jurons. Pour l'homme : "Batinse!" (Baptême) et pour la femme : "Saudit" (Maudit). Par contre, leur jeune amie Suzanne ne se prive pas de lancer quelques blasphèmes habituellement réservés aux hommes.
L'HÉRITAGE DE JEANNE et autres : Renée lance sans cesse "Patate!", souvent suivi d'un autre mot. J'avais écrit un article sur la science de la patate signée Renée. Voir :
http://marioromans.vefblog.net/14.html#Patate
LES FLEURS DE LYSE : À l'origine, le patois de Baraque était "'Stie", diminutif de Hostie. L'éditeur m'en a adressé le reproche. J'ai atténué le mot, devenu : Stiffie. Redevenant propriétaire de mon texte, j'aurais pu remettre les 'Stie, mais j'ai décidé de garder Stiffie, ce qui fait un peu étrange dans la bouche de cet ours mal léché de Baraque.
LES FLEURS DE LYSE : Dans la seconde partie du roman, se déroulant au cours des années 70, les sacres volent souvent chez les personnages, mais Dur, copropriétaire du café la Pitoune, présente un patois singulier : "Pénis." Aucune invention de ma part, car j'ai connu un gars qui le disait tout le temps.
EH ATTENDANT JOSEPH et autres : Nous sommes au 19e siècle et Isidore emploie un dérivé d'un blasphème de l'époque de la Nouvelle-France : "Torrieu" (Tort à Dieu). Son épouse Émerentienne tente de le corriger. C'est aussi à ce moment, en réaction contre le catholicisme ultramontain, que sont apparus les blasphèmes québécois toujours en circulation de nos jours, cela dans les camps de bûcherons. Émerentienne ne comprend pas pourquoi Isidore se met à dire Callis, Hostie, Tabarnake, mais se doute qu'il y a quelques chose de "pas trop catholique" derrière ces mots.
LE COCHON DE BÉRANGÈRE : La fille de Jeanne, née en France, a comme patois un innocent "Flûte".
LE DESTIN DE JEANNE : Brunette, jeune fille gardienne de Bérangère, y va de "Mince". Le roman se déroulant en France, on croise quelques locaux et leur classique "Putain de merde." Jeanne, travaillant dans un bistro comme serveuse, enseigne l'art du sacre québécois à un vieil homme, très intéressé par ce langage.
LE ROI DES CADEAUX : Fifine, comédienne de vaudeville, ne jure que par "Ouistiti".
LES BAVEUX : Feu d'artifice de sacres québécois : mes jeunes Baveux, même devenus âgés, parsèment tous leurs échanges d'hostie de crisse de tabarnaque de sacramant. Et c'est sans doute pourquoi ce roman ne sera jamais publié...
Un court dialogue de ce roman. Intel présente ses disques de Jimi Henrix à Baril. Ravie, elle exprime sa joie ainsi :
.« Ciboère que t’en as, des records! J’en ai jamais vu gros comme ça! T’as sûrement toutes ceux d’Jimi Hendrix. Lui, y’éta’ flyé en sacramant, surtout quand y joua l’hyme national avec ses dents.
- Oui, je les ai tous, Baril.
- Calvaire, t’en a plus’ qu’un poste de radio! Janis, tu les as tout’ itou?
- Tabarnaque que oui, Baril. »
Commentaires
C'est un patois un peu mince !!! Ah Ah!
Mince.. c'est le mot que j emploie, et ma petite-fille aussi puisqu elle reproduit...
Et mince tu n as pas vu mon commentaire sur le post précédent..
Bises Mario