Mario Bergeron, romancier du Québec

posté le 03-03-2018 à 18:17:31

Idée : L'amour entre parenthèses

 

 

Il y a certains faits pas très... catholiques entourant ce livre, dont l'idée de mettre cette petite étoile rouge, signifiant qu'il s'agit d'un tome 1 d'une série, alors qu'il n'y a pas de 'suite' et que cette initiative était due à l'éditeur, qui ne m'en avait jamais parlé. Cela fait en sorte qu'en croisant le roman dans les bibliothèques, c'est toujours indiqué 'Tome 1'. Pour les autres péchés, je me réserve de futurs articles.

Dans les salons du livre, le public me parlait toujours de l'inspiration. Je préfère le mot Idée. Plus que souvent, l'idée prend sa source dans des choses toutes simples. C'est le cas pour ce roman.

Un de mes profs d'histoire à l'université avait écrit un ouvrage sur l'histoire des religieuses dominicaines, de Trois-Rivières. Invité au lancement, j'y vois quelques soeurs, avec leurs uniformes traditionnels. Soudain, deux de ces femmes éclatent de rire. Cela m'avait étonné. Témoin, ma prof s'avance et me dit : "Oui, Mario, une soeur peut s'amuser et rire." Il n'en fallait pas plus pour élaborer l'idée, tout en chassant le cliché des religieux à rebrousse-poil qu'on croise souvent dans les romans québécois. D'ailleurs, dans les miens, les religieux 'méchants et cruels' n'ont jamais eu droit à ma plume.

Alors, oui, une religieuse peut rire, se montrer parfois espiègle, tout en étant une femme dynamique, créatrice et intelligente.

Un peu plus tard, je regarde un film documentaire de 1959 produit par l'Office National du Film du Canada, à propos d'une communauté. Il y avait une scène avec des religieuses en récréation et elles s'amusaient ferme et riaient. Donc, à la base de ce roman : un lancement de livre et deux religieuses s'y amusant.

Tags: #religion
 


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posté le 03-03-2018 à 05:26:16

Public : Je suis bon !

 

 

Je me souviens de la provenance de ceci, car le commentaire est arrivé au moment où j'en recevais de moins en moins. C'était en 2006, sur le forum d'une émission littéraire produite par Télé-Québec. 2006, c'est l'année où mon premier éditeur a mis à la corbeille les six romans que je lui avais donnés . Alors, dans les circonstances, la simplicité du message devient énorme. Cliquez pour mieux lire.  
Tags: #opinion
 


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1. MAXIE  le 03-03-2018 à 07:40:53  (site)

Bien sûr que tu es un bon, personne n'en doute à voir cette jolie couverture on se dit que l'intérieur doit l'être tout autant ... si tu viens à Paris pour faire la promotion fais moi un signe !
Bonne fin de semaine

2. Marioromans  le 03-03-2018 à 17:39:27  (site)

Promotion à Paris ? Cet .éditeur n'a même pas été capable d'intéresser les médias de ma ville natale, où, de plus, se déroulent mes histoires !

La page couverture, cela vient d'une compagnie qui produit des dessins de toutes sortes. L'éditeur n'a qu'à choisir, payer, et ce dessin est retiré de la compagnie, du moins pour une dizaine d'années.

Merci pour ce premier commentaire.

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posté le 02-03-2018 à 19:10:53

Extrait : La radio et les Beatles

 

 

 

 

 

Manon se déroule en 2044, dans un foyer pour personnes âgées, précisément garçons et filles de ma génération. Manon, 89 ans et ancienne femme d'affaires, a comme grande amie Sylvie, 90 ans. S'il y a des tares relatives à leur âge avancé. les deux ont beaucoup de vivacité. Au cours de l'été arrive un nouveau pensionnaire, n'ayant plus de mémoire, sauf qu'une brève partie de sa jeunesse survit à la situation : il avait travaillé comme animateur pour une station de radio en 1973 et s'il ne peut s'exprimer, il est capable de chanter dix secondes d'une chanson populaire. Ce phénomène rend Sylvie et Manon nostalgiques de la radio de leur jeunesse. Une conversation suit sur la radio et les Beatles. Au fait, la radio est un élément qui revient souvent dans mes romans. Voici l'extrait.



Jacques saisit ma peluche et sait tout de suite qu’il faut caresser. Pourtant, avec les vrais animaux… Il vaut mieux ne pas me poser cette question. Jacques a l’air content, puis part cinq minutes plus tard, sans remercier. Qu’a-t-il pu faire, après cet emploi à la radio? Chacun sait que les animateurs répondent à des modes, ne durent pas longtemps. Ceci me rappelle que je suis déjà entrée dans une station de radio. Ma mère avait gagné je ne sais trop quoi à un concours et m’avait demandé de me rendre là-bas pour chercher l’objet. Près du comptoir de réception, il y avait un homme qui parlait avec la secrétaire et que j’avais reconnu par sa voix. « Veux-tu visiter le studio? » avait-il demandé. J’avais vu cet endroit sacré, avec tous ces gros boutons noirs, le microphone, les 45 tours partout, les magnétophones géants. Très impressionnant! Je devais avoir quatorze ou quinze ans. Incroyable de me souvenir d’une telle chose, oubliée depuis des décennies. Je vais raconter ça à Sylvie!

        

« La radio, c’était l’ami des pauvres. Une présence pour ma mère dans sa cuisine, puis, pour les jeunes, c’était une discothèque dans notre tête. Chaque soir, on attendait le moment ou telle ou telle chanson se ferait entendre. C’était magique, jusqu’au moment où ils passaient sans cesse les mêmes chansons dans le même ordre, que les animateurs avaient des voix toutes pareilles.        

- Ah oui… Je me souviens de ce moment-là. À Maro, nous avions la radio, pour la clientèle, et il est venu un temps où ça tapait sur les nerfs des employées, tant c’était banal et répétitif. Robert avait acheté un magnétophone à cassettes et les filles pouvaient faire jouer ce qui leur plaisait, à condition que ce ne soit pas trop bruyant pour nos clients. Puis, à la radio, il y avait la publicité des compétiteurs, hein...

- Quand j’étais petite, c’était le règne des Beatles. Quand une chanson des Beatles tournait, on aurait dit que toute la rue célébrait.        

- Ma mère prétendait que c’étaient des pouilleux aux cheveux sales, mais, deux années plus tard, elle chantonnait leurs succès, comme Yesterday.        

- Je l’aimais bien, celle-là, même si ce n’était pas du rock. Attends que je me souvienne des paroles… »

 

Je trouve facilement les mots de cette pièce sur mon ordinateur et nous voilà chantant avec cœur, les larmes aux yeux, bercées par tant de romantisme triste. Je me pense autour d’un feu de camp, alors qu’un beau guitariste chevelu nous entraîne dans le répertoire des Beatles et de toutes ces belles chansons de ma jeunesse. Pourquoi Églantine n’a jamais de succès de ces quatre gars sur les feuilles qu’elle nous distribue pour nous faire chanter dans la cour? Après tout, nous existions avant 1972!        

« J’en connais beaucoup, même si je n’ai pas de 33 tours des Beatles. Mon fils m’a dit qu’ils sont hors de prix, chez les antiquaires. Hey Jude! Tu te rappelles de celle-là, madame Club Sandwiche?        

- Oh oui!        

- C’est facile! On fait Na Na Na Na Hey Jude et on répète tout le temps, jusqu’à étouffement.        

- En en frappant dans les mains.        

- Oui mais, n’oublie pas que les tiennes sont fragiles. » 

 

Tags: #radio
 


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posté le 02-03-2018 à 08:24:33

Résumé : Ce sera formidable !

 

           
Commercialisé en 2009 par VLB et pilonné trois années plus tard.

 

RÉSUMÉ :

            Dernier enfant d’une famille de douze, le petit Joseph Tremblay vit dans un monde d’adultes et reçoit le choc de son enfance quand son frère aîné l’emmène voir les ponts sur la rivière Saint-Maurice, prêts à s’écrouler, et que l’homme lui parle du monde moderne des États-Unis, où il s’apprête à s’exiler. Dès lors, Joseph ne pensera qu’au modernisme. Le garçon plein d’imagination grandit en se sentant différent, ce qui ne l’empêche pas de se mettre sans cesse les pieds dans les plats, provoquant ainsi une spectaculaire propension à perdre ses emplois, dont aucun ne correspond à sa vision progressiste de la société. Marié jeune à une fille traditionnelle, les enfants arrivent peu à peu. Avec l’aide d’un ami vagabond surnommé Gros-Nez, Joseph réussit à ouvrir un commerce, de devenir son propre patron. C’est avec impatience qu’il attend le premier janvier 1900, qui, selon ses croyances, sera le siècle du modernisme.

 

CARACTÉRISTIQUES :

            Ce roman est une comédie. Il offre 24 chapitres thématiques, formant autant de courtes histoires reliées entre elles, représentant des étapes de l’enfance, de l’adolescence et de la vie de jeune adulte de Joseph. Autour de lui : son vieux père Isidore, ses frères et sœurs tous adultes, mais aussi son frère Moustache, plus près de son âge, et un grand complice dans ses aventures, sans oublier un adulte singulier surnommé Monsieur Trou.

            Le roman est très ancré dans le quotidien de la ville de Trois-Rivières. Des détails anecdotiques sont en réalité des faits divers véritables s’étant déroulés au cours de ces années (1874 à 1899). Tous les journaux de la ville ont été consultés pour la période mise en scène. Je m’attardais sur les événements de nouveautés : ouvertures de commerces, inaugurations, venue d’un cirque, etc. Ainsi voit-on l’arrivée du train à Trois-Rivières, les premières séances de cinéma, l’électricité qui remplace les réverbères de gaz, etc.

Tags: #comédie
 


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posté le 03-01-2016 à 18:11:14

Personnage : Guillaume

 

Même après son décès, Guillaume Tremblay demeure le personnage principal de mon roman. Jeune apprenti boulanger, Guillaume arrive en Nouvelle-France suite à des hasards et est assigné au fort des Trois-Rivières, avec le titre de maître boulanger. Craintif de tout, le jeune homme s'incruste dans sa boulangerie où, peu à peu, il donne naissance à un pain si délicieux que les autorités d'autres lieux font un détour afin de le goûter.

Les années passent et Guillaume est un des rares survivants des premiers jours du bourg. Peu à peu, il se montre cynique, surtout à propos des Français qui arrivent. De ce fait, comme beaucoup de gens de Nouvelle-France, Guillaume devient davantage canadien que français.

Un homme de coeur et de principe, parfois fragile, Guillaume désespère de se marier un jour pour assurer sa descendance à la boulangerie, jusqu'à ce que se présente un trésor : Jeanne Aubert. Il aura eu le temps de bercer un premier enfant, François, avant son décès, survenu accidentellement lors d'une partie de pêche.

 

L'EXTRAIT : Guillaume, dix-sept ans, arrive au fort des Trois-Rivières et prépare son premier pain en qualité de maître boulanger.

 

 

 

La maison que Laviolette présente à Guillaume ressemble à une misérable chaumière. En y entrant, l’homme s’excuse des diverses marchandises jonchant le sol. Il y a une couchette, une table et deux chaises, un coffre et quelques tablettes. Le fournil est adjacent, relié à l’habitation par un petit passage. Guillaume approche doucement, la bouche entrouverte, touchant délicatement les instruments de cuisson. Ému de revoir ces objets dont il s’est tant ennuyé, il se retourne vivement vers Laviolette et demande si tout cela est bel et bien pour lui. L’homme lui désigne de la main des poches de farine. Guillaume s’y précipite, l’ouvre et laisse la farine glisser entre ses doigts. Il la sent, la caresse, enivré de renouer avec ces doux plaisirs des sens. Puis, tout en souriant trop, il affirme à son supérieur: «Votre excellence, dites à vos hommes qu’ils auront dans quelques heures le meilleur pain qui soit!»

 

 

Guillaume ne peut attendre, nerveux comme un apprenti. Le four est en train de chauffer et il prépare avec amour la pâte. À l’extérieur, les commis et soldats gambadent devant sa porte et murmurent sans cesse: «Du pain! Nous aurons du vrai pain!» Les heures passent et la cheminée expire sa fumée. De la petite cabane, l’arôme du bon pain parfume chaque recoin du fort des Trois-Rivières. Guillaume s’applique comme jamais il ne l’a fait, retrouvant avec un intense bonheur ces gestes précieux dont le destin l’a tant privé. Il pense à son maître Barthélemy, qui serait si fier de savoir l’accueil qu’on lui a réservé dans ce coin perdu d’une contrée inconnue. Guillaume sait que la cuisson de ce pain symbolise un des gestes les plus importants de sa vie. Si le sieur de Laviolette se montre heureux, Guillaume pourra exercer enfin son métier, rembourser son engagement et s’établir pour longtemps. S’il n’est pas bon, un meilleur boulanger arrivera de France lors de la traversée suivante. Son avenir dépend de ce pain.

 

Quand Guillaume sort de sa mansarde, toute la population du fort attend. Les voyant ainsi réunis, les yeux aussi avides que ceux d’enfants, Guillaume se dit que ce lieu abrite beaucoup moins de personnes que sa seigneurie. Il tend les pains. Les pères jésuites les bénissent, après avoir fait agenouiller leurs fidèles pour rendre grâce à Dieu de leur avoir envoyé un boulanger. Guillaume, rougissant, se voit embarrassé. Aussitôt la cérémonie terminée que les hommes se lancent vers les pains avec empressement, sous le regard indifférent de quelques Algonquins. Le verdict unanime enchante Guillaume. Monsieur de Laviolette, sans formalité, serre Guillaume par les épaules, comme un père récompense son fils d’un exploit admirable.

 

 

 

 

 

 
 


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