Mario Bergeron, romancier du Québec

posté le 03-03-2022 à 03:44:39

Génération 1966

 

 

La première partie de ce roman malheureusement baptisé Les Fleurs de Lyse par l'éditeur, représente ma mission rock and roll de la saga Tremblay. Le groupe en vedette porte le doux nom des Indésirables, menés par un chanteur gueulard du nom de Baraque Bordeleau. Ma culture rock y trouve place (J'y reviendrai peut-être), ainsi que l'histoire sociale de la ville de Trois-Rivières entre 1962 et 1968. J'aime bien l'extrait suivant. Je crois que c'est un beau tableau réaliste de jeunes gens de 1966. La narration est par Robert, guitariste rythmique des Indésirables. On croise aussi Julie, intellectuelle et créatrice des textes des chansons du groupe, et aussi des confessions d'une certaine Didi, jeune fan turbulente qui présente une de ses aventures à chaque mois dans le feuillet du fan-club du groupe. Nous sommes en été 1966, au moment où les Indésirables s'apprêtent à lancer leur second 45 tours. nous entretenant du conflit des générations. Ah! Et le vrai titre du roman est : Cheveux longs et cheveux gris.

 

 

 

         Nous sortons main dans la main, poussons une promenade le long de la rue des Forges, regardons les affiches des films de l’Impérial. J’en profite pour me coller contre ma belle, lui chuchoter à l’oreille tout mon amour et l’embrasser avec délicatesse. Julie se fiche de la tendresse et décide de me dévorer. Peut-être a-t-elle cette initiative pour faire japper un vieux, nous apostrophant pour me dire que je suis un voyou et qu’elle est une traînée. Soudé à la main de Julie, je marche lentement jusqu’au parc Champlain. Le hasard nous fait retrouver Charles, qui enseigne son doigté de guitariste à trois gars. Un peu plus loin, un autre confond un banc du parc avec une batterie, alors que Good Lovin’ se fait entendre à tue-tête, sortant d’un petit appareil radio qu’une fille porte au cou et qui se balance entre ses seins sur le rock des Young Rascals. L’instrumentiste imaginaire ne regarde pas ce joli spectacle, trop occupé à faire bouger son toupet comme Ringo, sous les rires criards des copines de la fille. Celles-ci me voient et m’identifient en quelques secondes : je suis le mignon des Indésirables, le bébé du groupe. Elles veulent connaître l’identité de Didi et ses futures opinions. J’aimerais que Julie se lève et clame « C’est moi! » mais elle demeure silencieuse et observe cette scène amusante. « Je connais le prochain texte de Didi. C’est sur les conflits de génération. Voilà d’ailleurs le thème de notre nouveau 45 tours. » Tout de suite, les filles et le batteur se mettent à parler de leurs problèmes avec leurs pères et leurs mères. « Ils n’ont jamais été jeunes! Ça paraît! C’est insupportable comme ça paraît! » de philosopher une fille, ajoutant quelques gestes d’impatience avec ses mains, les bras en croix, la moue boudeuse, et terminant sa phrase par un gros soupir de lassitude. Je vois du coin de l’œil que Julie vient de prendre une photographie de cette délicieuse scène adolescente et que l’anecdote se retrouvera dans le prochain éditorial de Didi.

 

 

         Charles nous rejoint et nous parlons de notre disque. Quand nous chantons Générations, garçons et filles nous approuvent à cent à l’heure. Nous les entretenons aussi du mystère Baraque Bordeleau et de grand-père à gogo. L’été et ses plaisirs sont les prochains sujets de notre enthousiasme. Tout le monde se baignera à l’île Saint-Quentin ou à la plage Idéale du Lac-à-la-Tortue. Chacun ira s’amuser dans les manèges de l’Expo. Il y aura des spectacles de groupes un peu partout. On nous demande qui viendra, comme si nous étions maintenant au courant de tout. La radio fait entendre Paul Revere and the Raiders, les Sultans, les Kinks et les Hou Lops. Soudain, Grand-père à gogo fait sauter tout le monde de joie. Les jeunes n’en reviennent pas d’entendre la chanson, alors que deux des musiciens du disque sont face à eux. Julie me serre fort par le bras. Elle sait que je suis heureux d’être avec ces adolescents et que je ressens une grande fierté d’entendre notre 45 tours dans une telle circonstance. Un policier, lors de sa ronde, interrompt notre bonheur. « Allez perdre votre temps ailleurs, les jeunes! Vous faites peur aux passants! » Oui, monsieur. Nous traversons le parc pour flâner dans la partie sud. Il y a là d’autres filles, qui se mettent à crier en entendant les Beatles à la radio. Après trente mi­nutes, je vais reconduire Julie chez elle. Sa mère bat du pied parce que ma belle s’est absentée sans laisser de message. Mon amoureuse explique que c’était un grand jour dans ma vie et que son devoir était d’être près de moi

 


Commentaires

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1. Maritxan  le 06-08-2022 à 13:28:16  (site)

Bonjour Mario, j'espère que tu vas bien et que tu continues ton petit bonhomme de chemin.
Je trouve que ton nom est plus présent sur la toile, c'est bon pour toi, en tant que romancier. Ton éditeur a fait des progrès... il me semble ! Clin doeil1Sourire1
Amitiés,

Maritxan

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posté le 09-02-2022 à 21:19:15

Émotion féminine

 

 

Plusieurs lectrices m'ont dit que j'étais un romancier féminin, non seulement parce que les femmes sont plus que souvent en vedette dans mes livres, mais parce que je savais décrire des émitions typiques aux femmes. Surprise de ma part ! Du moins jusqu'à ce que je croise cet extrait dans une relecture des Trésors pour Marie-Lou.

 

On pourrait croire que ce roman est dramatique, mais en réalité, il y a beaucoup de passages amusants, sauf que la seconde partie peut être considérée comme dramatique, à cause de la situation de la jeune Isabelle, grande amie de Marie-Lou. En effet, âgée de 19 ans, Isabelle devient séropositive, avec le probable destin de vivre avec le Sida.

 

À ce propos : une anecdote véritable. Au moment d'écrire ce passage, j'étais étudiant à la maîtrise à  mon université et, à ce niveau, je pouvais emprunter un nombre illimité de livres à la bibliothèque. Nous étions fin décembre et je me présente au comptoir avec une dizaine de livres et de documents relatifs au Sida. L'employée m'a regardé avec des yeux très étonnés, avant de dire : "Tu t'apprêtes à vivre un congé de Noêl particulier..."

 

L'extrait est un retour en arrière, alors qu'Isabelle raconte ses réactions quand elle a appris tout ceci. C'est un peu long à lire,  mais je crois que c'est un bel exemple de mes sentiments féminins.

 

 

              J’ai d’abord eu un retard menstruel, un gros manque d’appétit et de sommeil, une fatigue presque continue qui m’empêchait de bien étudier et d’être attentive dans mes cours. Mon père, pendant une pause commerciale, m’a conseillé de me rendre à l’hôpital. La prise de sang s’est transformée en cauchemar. Le médecin, avec son air faussement décontracté, m’a demandé si j’avais déjà passé un test de dépistage du VIH. Quelle insulte! J’ai pensé qu’il me prenait pour une droguée ou une fille de port. Il a ajouté, sans trop y croire, qu’on n’est jamais trop prudent. Pendant qu’il parlait, je pensais à Yannick, à son empressement à visiter mon soutien-gorge, alors que j’aurais préféré un doux baiser.            

J’ai demandé au médecin si je donnais des signes des symptômes du sida. Il m’a répondu que mon état pouvait être un faible indice trompeur, mais que je ne perdrais rien à en avoir le cœur net. Il m’a demandé si j’avais eu une transfusion sanguine, si j’avais déjà flirté avec les aiguilles. Alors, secrètement, j’ai passé les trois tests, devenant de plus en plus inquiète à chaque occasion, malgré les mots rassurants des infirmières. Quand on m’a téléphoné, après l’étape finale, j’ai tout de suite deviné ce qui m’arrivait, mais je n’ai pas voulu le croire tant qu’on ne me l’a pas dit de vive voix. Ce moment fatal passé, je suis sortie du bureau comme dans un film américain d’effets spéciaux : il n’y avait aucun bruit, sinon celui de mon cœur qui battait lourdement, enrobé d’écho. Tous les gens me regardaient, puis, graduellement, le couloir s’est transformé en une caverne d’un noir opaque. J’ai alors éclaté en un seul sanglot très sonore. Un homme s’est approché pour m’aider et j’ai hurlé que j’avais le sida. Il m’a tout de suite laissée tomber. J’ai marché quelques mètres, puis je me suis affaissée dans la neige noire, contre le mur de l’hôpital. Et j’ai pleuré, tellement pleuré que j’avais mal jusqu’au bout des doigts. Dans l’autobus, tout le monde m’examinait.



Je suis entrée à la maison à la vitesse d’une cartouche sortant d’un fusil. Ma mère a miraculeusement délaissé le téléviseur de la cuisine pour monter me demander ce qui m’arrivait. Je n’ai rien caché et l’attitude immédiate de rejet de maman m’a brisé davantage le cœur. Mon père, tout de suite informé par maman, a cependant attendu une pause commerciale pour monter me demander ce que j’avais fait. Il croyait que c’était une mala­die homosexuelle, jusqu’à ce que ma mère lui dise qu’elle avait déjà vu une émission à TVA où on montrait des drogués sidéens s’échangeant des seringues d’héroïne dans un parc. Alors, mon père m’a demandé si mon état pourrait faire augmenter la somme de son chèque mensuel, à cause des médicaments dont j’aurais besoin. Mon frère, de son côté, m’a simplement dit que j’étais dégueulasse, avant de retour­ner écouter ses cassettes de métal. Bref, j’étais encore plus seule que dans mon couloir noir. Mon milieu n’avait même pas à me commander la honte, car j’en étais déjà débordante, comme une criminelle innocente, jugée et condamnée, se disant qu’elle récoltait ce qu’elle méritait. Après tout, le refrain de la prévention du sida, on me l’avait chanté sans cesse depuis la fin du primaire. Tout cela n’arrivait toujours qu’aux autres.             

Quand le médecin de l’hôpital m’a référée à celui du centre pour sidéens de Trois-Rivières, je n’ai pas voulu m’y rendre, même si j’ai donné mon accord en hochant paresseusement la tête et qu’il lui a téléphoné devant moi. J’ai raté le premier rendez-vous, ainsi que le second. C’est finalement le médecin du lieu qui m’a rattrapée. Il avait une belle voix paternelle. J’ai regardé dix fois derrière moi, autant de chaque côté, pour m’assurer qu’aucun piéton, aucun automobiliste ne me voie pousser la porte du centre. L’homme m’a tout expliqué très doucement : les états de la séropositive asymptomatique, le stade symptomatique avant la grande finale orchestrale du sida déclaré. Il m’a rassurée en me disant que je pouvais être asymptomatique pendant des années, que l’étape suivante ne voulait pas nécessairement dire que ma vie serait un enfer. Puis il m’a parlé des médicaments, de la prévention pour que je ne contamine personne d’autre – tu parles! –, de l’existence du comité de soutien, avec ses bénévoles bienveillants, son psychologue, son personnel infirmier. Tous des hommes! Pourquoi fallait-il que je sois l’exception ? J’ai tout écouté distraitement, pressée de sortir de ce local et de ce milieu.             

Ma seule façon de coopérer a été de raconter l’aventure de décembre 1995 et de ne pas hésiter une seule seconde à donner le nom et l’adresse de Yannick. J’ai appris par la suite qu’ils l’ont coincé et qu’ils lui ont fait passer le test. Je ne l’ai jamais revu. Ma mère m’a dit qu’il a téléphoné à deux reprises pour me traiter de salope. Je lui aurais sans doute donné raison, tant la culpabilité me rongeait. Je sais aussi qu’il a déménagé à Montréal en septembre pour commencer ses études universitaires. Voilà une des meilleures raisons du monde de ne jamais mettre les pieds dans cette ville.


 

 

             Je n’ai même pas eu le courage de bien organiser mon suicide qui, pendant deux semaines, m’est apparu comme la solution la plus logique et  saine. J’avais tellement honte que j’ai caché mon état à Marie-Lou, la seule personne qui pouvait pourtant me comprendre. Je ne voulais pas me présenter aussi sale devant ma si précieuse amie. Marie-Lou n’a cependant pas été dupe, voyant bien que quelque chose clochait chez moi. Quand elle m’a questionnée avec gentillesse, j’ai laissé tomber froidement la vérité. Ce raccourci m’a évité des larmes. Marie-Lou n’a pas pleuré, est demeurée consternée, abasourdie, avant de m’enlacer. Ma belle amie a alors passé tout son temps près de moi. Ceci a été très difficile pour elle. Puis, à la fin de mai, Marie-Lou s’est sentie coupable de mon état. Après tout, c’était son idée de me présenter Yannick, ami de Tristan, son mec du moment. Elle voulait qu’on sorte en couple, que nous soyons amoureuses en même temps.

 

 

Quel sera le destin d'Isabelle ? Une vie d'insécurité, des moments difficiles, des doutes. Immense amie avec Marie-Lou depuis les jours de la maternelle, les deux allaient faire face à un bris amical, faisant en sorte qu'Isabelle déménage à Québec, chez des amies vivant la même situation, et que Marie-Lou devienne folle amoureuse d'un gars. Mais l'une ne pouvait réellement vivre sans l'autre. Lors des retrouvailles, Marie-Lou voit Isahelle avec un sida déclaré. C'est la finale du roman.

 

 

 

             Soudain, Marie-Lou entend des pas qui viennent vers sa porte d’entrée. Elle soupire d’impatience en pensant à l’insistance de ses amis artistes, alors qu’elle est à la fois si bien et si mal dans son blues, à ne rien faire, à tenter de ne pas penser à la mort de Renée, à l’absence d’Alexandre, au souvenir de Roméo et de Jeanne, aux vi­sages d’Isabelle sur son papier. La porte s’ouvre et la longue silhouette d’Alexandre la fait sursauter. Marie-Lou n’a pas le temps de réagir qu’Alexandre aide Isabelle à entrer. Marie-Lou demeure consternée en voyant son amie amaigrie, les cheveux coupés à la garçonne, le teint très pâle et la toux éteinte. Isabelle demande pardon pour tous les mensonges ordonnés à Yolande et Mélanie. À son retour du Salon du livre de Rimouski, Isabelle a passé son temps à faire la navette entre son lit et l’hôpital. Elle voulait que Marie-Lou garde à jamais un beau souvenir d’elle.   "J’ai mis beaucoup de temps à ne pas avoir honte d’être séropositive, mais je n’aurai pas le temps de chasser la honte d’être sidéenne."           

Marie-Lou l’enlace avec fracas. Les deux se serrent fort et pleurent lourdement, comme des plaintes souterraines qui effraient Alexandre. Marie-Lou sent les os de son amie, sa peau rugueuse et ces gros ganglions dans son cou. Marie-Lou l’emmène à la fenêtre et, soudées, visage contre visage, elles regardent arriver l’an 2000, sachant d’instinct que les prochains mois seront extraordinaires, car elles les passeront ensemble, l’une pour vivre, l’autre pour mourir.

 

 


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1. chocoreve  le 11-02-2022 à 15:34:05

pleures, honte, suicide ... est-ce que ce sont des sentiments féminins, devant cette situation précise ? les hommes controleraient-ils leurs émotions ?
Allons savoir ...

2. Marioromans  le 11-02-2022 à 15:54:51  (site)

Sans doute que oui, mais j'ai présenté ceci dans la logique du personnage. Un homme,.du moins certains, pourrait exprimer une colère physiquement.

3. Maritxan  le 14-02-2022 à 19:49:45  (site)

Je n'ai jamais compris pourquoi les éditeurs canadiens, n'étaient pas derrière ta porte à te relancer. Franchement, je trouve que tu ais un romancier surprenant, sensible, drôle, original.
Tu sais raconter les histoires et tu sais captiver le lecteur.
J'ai toujours eu un penchant pour la personne de Grand-Regard, le personnage est fascinant. J’espère qu'un jour ta série sortira sur papier... on ne sait jamais !

4. Marioromans  le 15-02-2022 à 03:44:39  (site)

Grand-Regard a été refusé une quinzaine de fois. On ne me dit jamais pourquoi, mais je sais que les comités de lecture ne lisent que rarement les manuscrits au complet. Comme je l'ai indiqué dans un autre article, en me servant d'un scan du courriel de refus, ce tetxe était '"bien écrit" et le personnage vedette "très attachante" mais on l'a refusé. parce que "Nous ne saurions pas quoi faire avec."
Je vais te dire pourquoi c'est refusé : je ne suis pas les sentiers battus. Les textes n'ont pas de dialogues, aucune référence au Québec (ni à la France, d'ailleurs) et il y a un esprit venu d'une autre galaxie pour devenir ami avec Grand-Regard. Suffisant, non ? La dernière fois, je l'ai envoyé l'été dernier chez les gens ayant repris le catalogue de Marcel Broquet et ils ne m'ont jamais répondu.
Ma satisfaction, c'est de le faire. La publication et tous ces leurres, c'est de la poudre aux yeux. Si tu veux lire les Grand-Regard, tu me le dis, tu me communiques ton courriel et tu les auras après quelques secondes chez toi, pouvant les lire à l'écran ou sur une tablette.

Marie-Lou avait tout ce qu'il faut pour une approche inédite et originae, et malgré les bons mots de l'éditeur d'alors (Voir article suivant), on en a vendu autour de 250 et des gens adorant la série Tremblay ne savent pas que ce roman a déjà été sur le marché.

Le bonheur exclut se casser la tête.

5. Maritxan  le 15-02-2022 à 14:20:12  (site)

@Marioromans:
Je suis désolée pour la grosse faute dans mon commentaire, impossible de rectifier à présent. Où avais-je la tête ?
Merci pour ta proposition, ça m’intéresse.
@+

6. Marioromans  le 15-02-2022 à 19:08:19  (site)

Une femme de ton pays l'a fait, au cours d'une année et demie. Elle a lu 3 romans inédits de la série Tremblay, sans problème.
Bienvenue.

7. johnmarcel  le 19-02-2022 à 05:44:32  (site)

Une fois j'ai ecrit un texte, utilisant le je. J'etais une meurtriere. Ecrit a la machine a ecrire sur trois ou quatre feuilles uniquement cote verso et double interligne. Ca racontait quoi ? Euh... m'en souviens pas...

8. Kann  le 15-08-2023 à 11:21:54  (site)

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posté le 06-02-2022 à 06:47:05

Le mal-aimé

 

 

Des Trésors pour Marie-Lou est le sixième et dernier roman de la série Tremblay, racontant le 20e siècle du centenaire Roméo et de sa descendance. Il est aussi le roman aux structures inhabituelles, fruit d'un plan de rédaction très rigoureux.

 

Lors de l'évaluation de l'éditeur, le texte avait obtenu le plus haut total de bons points, clamant, en quelque sorte, que c'était le meilleur livre de la série. Gonflé à bloc, j'avais même réussi à faire présenter un signet montrant les six livres, croyant que celui-ci et ses audaces allait faire vendre les cinq précédents.

 



 

Mais des claques sur la gueule m'attendaient. Aucune publicité, aucune promotion, et, deux mois plus tard, l'éditeur me commandait de ne plus jamais présenter un texte à son entreprise. Marie-Lou s'est vendu à environ 225 copies sur un tirage de 1,000. Pire que tout, le roman n'avait pas été retenu par les bibliothèques publiques de ma ville, alors que mes oeuvres étaient sans cesse empruntées. Comme je n'ai participé qu'à un seul salon avec ce roman, je n'ai eu aucun commentaire. Oh, un seul est arrivé plus tard : la femme trouvant odieux d'avoir présenté un personnage atteinte de Sida. J'en ai croisé une autre adorant les cinq livres de ma série. "Six, madame." Ne savait pas que Marie-Lou avait existé.

 

 

Tout ceci m'est demeuré coincé dans la gorge et je n'ai à peu près jamais relu ce roman pour correction et améliorations, jusqu'à ce que je m'y penche récemment. Mon étonnement : ce texte déborde de faits réels me concernant, ainsi que ma ville, la société des années 89-90, des anecdotes véritables, comme de me servir de l'école de La Salle, où j'avais fait un stage en enseignement, croisant deux adolescentes de 13-14 ans excessivement amies, ce qui devenait la base du récit. D'ailleurs, une des filles, Isabelle, m'a inspîré ma propre Isabelle, maladroite, timide, et qui chope un virus suite à sa seule expérience sexuelle.

 

 



 

Isabelle, séropositive, est engagée comme bénévole au salon du livre de Trois-Rivières, car la demoiselle adore les bouquins, la lecture et désire devenir auteure. C'est en croisant ce passage que je suis demeurée bouche-bée :

 

 

             Hier, c’étaient des enfants qui se croyaient ados, et aujourd’hui, c’est plein d’adolescents très enfantins! Ils parlent très fort, se lancent des signets et s’agglutinent devant les stands de littérature jeunesse ou tout endroit où il y a un ordinateur. Ils font craquer mon cerveau en mille particules. En voilà un qui fait une collision avec mon chariot et je mets la main tout juste à temps pour bloquer la chute de la cafetière. Le responsable d’un kiosque me sourit bizarrement quand je lui offre mes boissons. Il doit se rendre compte que je suis blanche et transparente. D’ailleurs, il me demande si je suis malade. Au moment où je lui réponds négativement, ma jambe droite fléchit et il me rattrape avec ses bras. Il m’offre de m’asseoir quelques secondes derrière le comptoir. Si la responsable me voit, je vais être cuite! Mais m’installer près des livres, avec un auteur, me donne l’impression d’être moi-même écrivaine publiée. Peut-être que, l’an prochain ou dans deux ans, c’est moi qui réclamerai un verre d’eau à une bénévole.

 

 

Ceci est exactement ce qui s'est passé ! Je ne me souvenais plus de ceci et en lisant, je revois la scène, aidant la fille qui avait du mal à se tenir debout, l'invitant à s'installer derrière ma table remplie de romans. Quant au sida, je vais vous en parler dans le prochain article. 

 

 


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posté le 07-10-2021 à 03:55:46

Naissance d'une légende

 

La finale de mon roman La splendeur des affreux. Nous sommes dans la première moitié du 19e siècle, alors que deux êtres imparfaits s'unissent. Étienne est un bossu laid, avec un défaut d'articulation, alors que Jenny. orpheline d'origine irlandaise, est aussi atroce, rachitique, muette. Le mépris que ce couple sème sur son passage se métamorphose, peu à peu, en une reconnaissance sociale, quand tout le monde se rend compte que le couple n'est qu'amour pour leurs prochains, sans oublier la générosité, la bonté. Des épreuves attendent pourtant Étienne et Jenny, dont la mort de quatre de leurs jeunes enfants, lors de l'épidémie du choléra, en 1831, suivi de celle d'une petite fille par la suite adoptée et d'un bébé né tardivement. Ne reste qu'Isidore, premier enfant du duo. À la mort de leur fille Marie, Dieu l'accueille au paradis, lui demande de devenir l'ange gardien de Jenny. C'est cet ange qui fait la narration de la troisième partie du roman.

 

 

En 1841, Jenny devient très malade, mourante. Étienne continue à lui donner son amour et provoque des protestations quand des citoyens le voient transporter son épouse dans une voiturette, parce qu'il savait que la pauvre voulait voir une dernière fois ce qu'elle avait aimé. Le lendemain, par gestes, elle exprime un autre désir : entendre leur fils Isidore jouer du violon, afin de s'amuser une dernière fois. Voilà l'extrait que je vous présente.

 

 

La finale fera naître une légende dans la ville et qui sera transmise de génération en génération.

 

 

 

 

         Beaucoup de gens refusent l’invitation, la jugeant odieuse. Le soir, la porte de l’humble maison demeure ouverte. Isidore s’y installe pour faire entendre des gigues joyeuses, qui attirent rapidement des curieux. La danse dans la rue se transporte à l’intérieur. Voilà une dizaine de personnes qui s’amusent, jusqu’à ce que père arrive avec Jenny dans ses bras. Un lourd silence d’embarras s’installe, mais Étienne leur crie de danser et de chanter. La joie pudique fait place à la consternation quand père se joint à la ronde, son épouse entre ses bras. « Elle est trop lourde pour vous, bossu! Laissez-là moi! Je vais la faire danser! » de proposer un jeune homme. Cette initiative, d’apparence un peu insolente, fait naître un sourire radieux sur le visage de mère.

         La musique l’étourdit et elle revoit toutes ces belles soirées de jadis. Elle pense à Jeanne, qui aimait tant danser, entend le violon de Maureen, imagine Patrick et sa cruche de whisky, pendant que dans un coin, Ludger Duvernay parle de démocratie, un journal entre les mains. Elle songe aussi à ces pauvres gens victimes des soldats anglais et qui ont réussi à rebâtir leurs maisons en se tenant debout, malgré l’effroi et la douleur. Toujours Jenny a senti Étienne près d’elle. Voilà maintenant mère prête à faire face à son destin.

         Le mien sera différent. Peut-être que Dieu fera de moi l’ange gardien d’un nouveau-né. Ou peut-être vais-je devenir archange. Je souhaite qu’il me permettre de retrouver ma famille au paradis. Que m’importe! Je suis éternelle pour chanter ses louanges. J’ai bien aimé travailler comme ange gardien, car cette noble tâche m’a permis de demeurer près de mes parents et de poursuivre, à ma façon, ma vie de petite fille. Je suis sereine en attendant le moment de grâce de ma vie d’ange : accueillir celle que j’ai protégée, la guider de ma lumière vers la splendeur suprême où la paix de l’âme durera des temps infinis. Comme mère a été une fidèle croyante, une humaine exemplaire qui a servi son prochain, le Tout-Puissant lui permet la plus belle mort, celle que l’on ne voit pas, qui ne fait point souffrir : pendant son sommeil. Le tout se déroulera précisément à trois heures et quatre minutes.

         Mère ne s’en doute pas. Elle offre sa prière et souhaite que demain soit une belle journée, afin de pouvoir encore sortir en brouette. Elle se couche en serrant les poings, comme une fillette. Malgré la fatigue, elle tarde un peu à s’endormir, car Étienne occupe trop ses pensées. Elle sent encore sa main dans ses cheveux et l’humidité du baiser qu’il lui a donné sur le front, avant de la border.

         Le moment approche. Je suis recueillie. La parole de Dieu m’est venue par la hiérarchie angélique pour me confirmer ce dont je me doutais avec aise : mère va mériter la vie éternelle. Il ne reste qu’une minute. Soudain, père se réveille, regarde Jenny, prend sa main, qu’il serre très fort en fermant les yeux. La mort vient, s’infiltre dans le cœur de Jenny, se répand dans tout son corps, puis se communique à père par la voie de sa main. Il le savait! Je suis persuadée qu’il le savait et qu’il a voulu trépasser en même temps qu’elle, afin de pouvoir continuer à l’aimer au paradis. La mort a déjà atteint son cœur, mais sa main demeure soudée à celle de Jenny.

         L’éclat blanc de l’éternité les berce. L’âme de mes parents, enchaînée par l’amour, s’avance vers ma lumière qui doit mener Étienne Tremblay le bossu, et Jenny O’Hara, l’Irlandaise muette, vers le Divin. Ils n’ont plus de corps et leur esprit se laisse guider en toute sérénité, jusqu’à ce que celui de ma mère pense à moi. Alors, un faisceau de lumière jaillit de l’âme de ma mère, comme si elle m’avait reconnue. Ma mission se termine, alors que je mène à Dieu ces deux serviteurs n’ayant formé qu’un seul corps et qui s’apprêtent à ne faire qu’un seul esprit d’amour pour l’éternité.

 

Tags: #amour
 


Commentaires

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1. lilyane125  le 22-10-2021 à 15:34:52  (site)

Bonjours Mario,
je suis venue lire la finale de ton roman .. très belle finale . L'amour jusqu'à la fin .!
Bon vendredi

2. Marioromans  le 22-10-2021 à 17:42:35  (site)

Comme c'est doux d'avoir un commentaire ici !

La première chose à imaginer, en débutant la création d'un roman, est la finale. C'est la destination à connaître avant d'entreprendre le voyage. Je ne suis pas le seul à agir ainsi et j'ai même connu un romancier qui écrivait la finale en premier lieu.

Cette finale suit la logique des 350 pages précédentes. Je crois que ce roman est le plus beau de tout ce que j'ai fait. Refusé une vingtaine de fois par des éditeurs. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de dialogues avec des tirets...

3. marcelily  le 21-01-2022 à 19:24:43  (site)

Merci Mario de ta visite !
Comme j'adore lire , je reviendrais pour lire tes histoires et tes extraits.
Je te souhaite de passé une très belle journée.

4. Marcita  le 09-09-2023 à 07:45:09  (site)


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