Mario Bergeron, romancier du Québec

posté le 30-04-2020 à 05:29:36

Andrea et la blessure Beatles

 

 

 

 

Nous sommes au début de 1964. L'adolescente Andrea, quatorze ans, est folle des Beatles. Ceci entrainera un incident hors de l'ordinaire, dont on parlera encore une année plus tard. Un extrait de Horizons.

 

 

 

 

 « En entendant I Wanna Hold Your Hand à la radio, Andrea s’est mise à danser en sautillant, en oubliant qu’elle avait ses foutus talons hauts. Alors, elle s’est tordue un pied et est tombée. Ça a gonflé et, ce matin, elle m’a téléphoné pour me raconter, ajouter que c’est gonflé encore plus et qu’elle doit se rendre à l’hôpital avec sa mère. Elle m’a demandé d’avertir les profs et de recopier les notes qu’on prendra, de l’avertir s’il y a un devoir pour ce soir.

- Ça alors! Je ne pensais pas que les Beatles pouvaient provoquer un tel accident!

- Je vais le dire aux gens du journal et…

- … et dans une demi-heure, toute l’école le saura.

- Veux-tu signifier que les valeureux membres du Curieux sont des commères, Speedy ?

- Non, mais…

- Puis se blesser en dansant sur les Beatles, c’est noble. » 

 

 

Il y a cette chanson, mais aussi d’autres, comme celles qui n’ont pas connu de succès l’an dernier sur étiquette Vee-Jay. Bucky ne se souvient pas qu’Elvis ait lancé plusieurs disques en même temps. Aucun jeune n’a sa favorite : ils les aiment tous. Oh, ce n’est pas tout le monde, cependant… Les garçons ont éclaté de rire en voyant les toupets des quatre britanniques, les accusant d’être des gars qui reluquent d’autres hommes. D’autres pensent qu’ils chantent très mal et que plus personne ne parlera d’eux dans deux mois. Speedy a eu raison : la nouvelle est colportée à la vitesse de l’éclair dans le sous-sol des activités et nul doute qu’elle montera les escaliers vers la salle centrale, puis vers les classes.

 

 

 « Non, je n’ai pas le pied cassé, mais je dois porter un bandage et mettre de l’onguent. Je serai à l’école demain. Aujourd’hui, ce serait trop sensible. Le doc m’a recommandé de me tenir tranquille cet après-midi et ce soir. Tu diras à Joni que je ne pourrai jouer avec les Pinkies vendredi.

- Alors, on va gagner.

- Ose me répéter ça, Peggy Sue Nelson!

- C’était pour rire, Andy! Quand tu rencontreras Paul McCartney, vous en rirez ensemble.

- J’ai besoin que tu avertisses le directeur que demain, je porterai le pantalon. » 

 

 

Exene devient volontaire pour porter les notes prises en classe au cours de la journée et lui annoncer qu’il y aura un examen de géographie pour demain. La jeune peintre note surtout que le pied est beaucoup plus enrubanné que la description qu’elle a faite à Peggy Sue au téléphone. 

 

 

« Non, ce n’est pas cassé, sinon, ils m’aurait posé un plâtre. C’est enflé.

- Tu ne peux te rendre à l’école ainsi, Andrea.

- En mettant des souliers plats, ça ne forcera pas mon pied enflé.

- Montre.

- Te montrer mon pied ?

- Montre, montre. » 

 

 

Exene sort émue par ce court séjour et croit qu’Andrea cache une blessure plus grave. C’est pourquoi, timidement, elle prend l’initiative de téléphoner chez Bucky pour lui demander s’il ne pourrait pas passer prendre Andrea chez elle, demain matin, ne l’imaginant pas attendant l’autobus au coin de la rue, avec ce pied très enflé dans une botte d’hiver. 

 

« Ça alors! Qui a eu cette idée?

- Exene et je considère que c’est gentil de sa part.

- Ce n’est qu’enflé, Bucky. » 

 

 

Elle se lève et a du mal à se tenir debout. Bucky croit alors que c’est plus grave.  

 

« Mais il est tôt!

-C’est que je dois être présent avant les étudiants. Je crois que tu es déjà vêtue et que ton déjeuner achève. Je vais attendre. » 

 

 

(...)


Andrea se lève promptement et tout le monde se rend compte que la jeune fille a du mal à tenir debout. Elle rejoint tout de même ses chaussures plates, mais a du mal à y passer le pied. 

 

« Monsieur Parker, je jure qu’on m’a parlé d’une vilaine enflure et…

- Il peut y avoir erreur, madame Davidson. On s’en va à l’hôpital. Puis-je téléphoner pour signaler mon retard à la direction?

- Bucky, j’ai un examen de géographie!

- Le professeur sera aussi averti.

- On n’a pas d’argent pour une seconde visite chez ces gens.

- Andrea, tu te tais et tu m’obéis. » 

 

 

Bucky voit facilement que la mère de famille est mal à l’aise. Anne se lève en même temps que Claudette, pour prendre les mains de leur sœur et lui demander de ne pas se fâcher, qu’il vaut mieux obéir à la bonté démontrée par Bucky. Dans l’auto, Andrea pleurniche. 

 

 

 

« Une blessure sportive, tout le monde a…

- C’est une blessure Beatles et non sportive.

- Tu trouves le moyen de rire. C’est mieux que ces larmes.

- Merci, Bucky. Mais je t’assure que le médecin qu’on a rencontré nous a bien dit que c’était une petite blessure passagère. » 

 

 

En descendant, il apparait encore plus évident à Bucky que chaque pas fait mal à l’adolescente. Il lui demande d’attendre sur une chaise, pendant qu’il ira chercher de l’aide. Et les deux attendent, attendent, attendent. Pendant ce temps, au Central, la rumeur a pris des proportions gigantesques : Andrea Davidson est gravement blessée, elle a un pied cassé, elle doit être opérée d’urgence. Tout ça se confirme peu avant midi, alors qu’Andrea est assise sur un banc de la salle centrale, avec des béquilles à sa portée, et le pied si enveloppé qu’elle ne pourra se déplacer seule, d’autant plus qu’elle ne sait pas comment utiliser les béquilles. Ses professeurs seront avertis : elle devra se passer de l’école jusqu’à lundi prochain. En attendant, la pauvre est là parce qu’elle tient à cet examen de géographie, prévu pour la première période de l’après-midi. 

 

 

« Elle a une élongation musculaire. Ceci veut dire que les muscles de son pied sont enflés. Elle a dû tomber solidement pour en arriver là. J’ai déjà eu ça, avec les Golden Jets, Ça avait duré plusieurs jours. Je crois que le premier médecin consulté par sa mère a porté un jugement très rapide.

- Pauvre Andy…

- Exene a pris la meilleure décision en me téléphonant, sinon, je ne vois pas comment elle aurait pu arriver ici avec l’autobus, en marchant péniblement dans la neige.

- Je ne savais pas que tu étais aussi infirmier, Bucky.

- Amusante, Peggy Sue! C’est la première fois qu’une telle chose arrive. L’infirmière de l’école doit être jalouse.

- Je vais le dire à Exene. Les gens de son activité pourront lui préparer une belle carte de prompt rétablissement et on la fera signer par tout le monde. » 

 

 

Andrea ne peut guère réviser ses notes, car tout le monde approche pour avoir des nouvelles. Des garçons passent à la cafétéria pour lui acheter un sandwiche et des friandises.

Tags: #musique
 


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1. maxie  le 02-05-2020 à 06:37:09  (site)

Je suis époustouflée et admirative devant ton aisance pour écrire des romans avec de jolis textes .. vraiment quel dommage que je ne puisse les consulter pendant cette période de confinement, j'aimerais tourner les pages le soir dans mon lit ... ici il ne fait pas très chaud à cause des Saints de glace qui perturbent notre quotidien et ce pendant encore quelques jours. Rien ne nous sera épargné tu vois !!..
Ami lointain je te souhaite un bon dimanche
Bises.

2. Marioromans  le 02-05-2020 à 07:11:41  (site)

Ceci n'est pas publié, alors on ne peut tourner les pages !
J'aurais préféré que tu lises l'extrait suivant, à propos des automobiles du début du 20e siècle.

Si tu veux lire n'importe lequel de mes romans, je l'envoie par courriel et c'est gratuit. Il y a actuellement une femme de France qui le fait.

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posté le 24-04-2020 à 05:00:57

L'automobile au début du 20e siècle

 

 

 

Deux extraits de mon roman Grand-Regard et les enfants, que je suis en train de créer.

 

 

 

Donatien, époux de Grand-Regard, décide, en 1910, d'acheter une automobile, devenant ainsi le premier citoyen de son village à posséder un tel objet. Le village de Rivière-Aux-Truites est un lieu isolé, peu populeux, dont la seule activité commerciale est la présence de riches touristes, chaque été, pour profiter d'une plage magnifique et d'une rivière poissonneuse. C'est ainsi que Grand-Regard se souvient de la première voiture vue par les siens.

 

 

 

 La première de ces inventions a été vue par la population de Rivière-Aux-Truites en 1906. Cet événement avait causé de d’étonnantes réactions que Grand-Regard avait jugées amusantes. Un touriste bourgeois et son épouse étaient arrivés de la capitale à bord du monstre, ce qui était synonyme d’une aventure hors de l’ordinaire, car les routes ont été construites pour les chevaux et leurs voitures. Le trajet entre Val d’Espérance et le village avait été encore plus difficile.

 

 

En voyant l’objet dans la rue, tous étaient sortis de leurs maisons pour regarder, les uns s’exclamant Oh! et les autres Pouah! Madeleine avait même entendu un vieillard lancer : « Le  monde devient fou! » À cette image, une grand-mère avait hurlé d’effroi. Les enfants, pour la plupart, dansaient de joie en riant beaucoup.

 

 

Profitant de la plage et de la rivière, ces touristes avaient installé leur automobile dans l’écurie de l’hôtel. Deux jours plus tard, l’homme avait rencontré une fâcheuse surprise : une fuite dans son réservoir à essence. Or, bien sûr : aucun commerce local vendant ce liquide. Alors, une dizaine d’hommes avaient levé la main, désireux de se rendre à Val-d’Espérance pour acheter un bidon.  Départ en délégation bruyante. Donatien, appelé à boucher le trou du réservoir ayant causé cet incident, s’amusait ferme en imaginant la tête du vendeur en voyant arriver ce groupe pour cet achat.

 

 

Ravi, l’étranger avait décidé de payer ces hommes, mais ces derniers refusèrent. En guise de reconnaissance, il avait fait monter à son bord femmes, hommes et enfants tout l’après-midi, semant une grande joie dans le village.

 

 

 

 

 

Nous voici quatre années plus tard et Donatien est attendu fermement par les siens. Notons que la voiture a été achetée dans la capitale, livrée par le train à la gare de Val-d'Espérance, puis le nouveau propriétaire n'avait qu'à rouler autour d'une demi-heure jusque chez lui, même s'il n'avait jamais conduit de sa vie.

 

 

 

 

 

Quand on le voit au loin, le trompettiste du village s’avance immédiatement pour faire entendre sa joyeuse musique. Rivière-Aux-Truites n’ayant pas de fanfare, cet homme est tout ce qu’il y a comme base pour un futur orchestre. Les témoins applaudissent. Madeleine joint les mains, heureuse de penser qu’il n’y a pas eu d’accroc. Le maire sort de sa poche de veston son discours.  Il le connaît par cœur, mais le lire parait plus sérieux, quand on est un premier citoyen. Souriant, Donatien descend du véhicule, sans paraître fatigué. Une maîtresse d’école avance avec ses deux premiers de classe, endimanchés, pour offrir un compliment à l’homme du jour.

 

Donatien n’a pas préparé de mot de remerciement, se contente d’avouer que tout s’est bien passé et que cette voiture va aider à améliorer le service électrique des trois villages. Plusieurs se demandent de quelle façon cela pourrait être possible, mais ils se taisent. L’homme invite son épouse à prendre place à ses côtés. L’automobile s’éloigne, encore sous d’autres clameurs.

 « Hou! C’est étourdissant! » Donatien la regarde d’une curieuse façon, étonné par cet aveu. « Je t’ai dit que j’avais vu une de ces mécaniques pour la première fois dans la capitale, mais je n’étais pas montée à bord. » Bien sûr, dès son retour à la maison, Madeleine fera le dessin de ce qu’elle vient de vivre. À destination, Anna, qui gardait les enfants, refuse que le héros du jour la mène jusqu’à sa maison en prenant place à bord. « C’est trop dangereux. Puis, ce sont des affaires s’adressant aux hommes. »

 

 


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1. johnmarcel  le 24-04-2020 à 12:40:07  (site)

Je me souviens de la première voiture de mon père : Une Quatre Chevaux, LA fameuse 4CV Renault, moins de soixante après 1906...
On connait la 4CV au Québec, Canada, Amérique, dans le reste du monde ?
Cette voiture de 1910 est une Ford ?

2. MarioMusique  le 24-04-2020 à 16:26:48  (site)

La voiture de la photo date de 1906. Je ne connais pas la marque.

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posté le 13-04-2020 à 00:03:22

Références au service de la poudrée

 

 

Un des personnages de mon roman L'Amicale des fantômes du Trois-Rivières métropolitain. Après son décès, Bernadette peut revivre chaque nuit, en qualité d'esprit, les moments les plus heureux de sa vie. Pour elle, il n'y avait qu'un choix : 1929 et la rue des Forges, où elle passait ses soirées et ses congés, à marcher sans cesse, lançant des "Allô!" à tout le monde, vêtue avec sa jupe courte, son chapeau cloche et maquillée comme toute bonne garçonne des années 1920 adorait le faire, d'où le surnom "La poudrée" qu'on lui avait donné.

 

 

 

Le chapitre présente des clins d'oeils à cette époque que la plupart des futurs lectrices et lecteurs ne pourront identifier. Pour l'identification, notre poudrée ne jurait que par la comédienne Clara Bow dans son film It. Référence à une scène de ce film :

 

 

 

 

 

« Qu’il est joli, ce poupon! Guili guili! Allô, allô! Fais un beau sourire à tantine Bernadette! Allô! » Je lui lance les grimaces que Clara Bow offrait au petit de son amie, dans cette scène merveilleuse de son film It. Le bébé ne rit pas, mais la jeune maman sourit.

 

 

 

 

 

 

Seconde référence : Bernadette motive son choix de ses comédiens favoris de cinéma.  Ceux de la photo ci-dessous : Farina est à l'extrême gauche, Joe à droite et Mickey à ses côtés.  Les petits si populaires dans la série de courtes comédies du nom de Rascals Our Gang.

 

 

 

Par contre, les garçons des vues ne correspondaient pas à quelque chose de neuf : ils étaient tous très riches! Pas de héros chez ces messieurs, sinon les comiques. Je préférais Mickey, Joe et Farina, beaucoup plus naturels et séduisants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre joyeuse demoiselle parle ainsi de son  musicien préféré :

 

 

J’ai découvert mon favori en 1927 : Harry Reser. Quand je l’entends, je tombe sur mon derrière et ça fait boum! Oh, Harry, je t’en prie, épouse-moi!

 

 

 

Ce n'est pas sans raison que la poudrée tombe sur son derrière et que ça fait boum!  C'est une référence à une chanson de Harry Reser et que vous pouvez écouter grâce au fichier audio suivant :

 

 

HARRY RESER : I Faw Down And Go Boom

 

 

 

Tags: #fantôme
 


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posté le 07-04-2020 à 21:06:30

Marguerite Lescop n'est plus

 

 

 

 

Marguerite Lescop est décédée, âgée de 104 ans. À mes yeux, cette femme d'exception demeurera un  grand souvenir de mes participations massives aux salons du livre du Québec, entre 1998 et 2003.

Marguerite était une femme petite de taille et grande de coeur. Elle a vécu cent expériences étonnantes, au cours de sa vie, ce qui l'a incitée à écrire un livre de témoignages de ce vécu. Bien sûr, aucun éditeur n'a voulu de ce texte, si bien qu'un de ses fils a décidé de publier à compte d'auteur. Marguerite ayant une amie animatrice à la télévision d'État, la dame a pu obtenir ce que 98 % des auteurs n'ont pas : de la visibilité médiatique.

 

 

Il faut dire que Marguerite était sans cesse souriante, amusante, extrêmement sympathique, si bien que son livre est devenu un important vendeur, cela en 1996 (si je me souviens). Marguerite a donc écrit un second bouquin, puis un troisième, alors que le fils lançait une maison d'éditions portant le nom de Lescop.

 

 

Le hasard a fait en sorte que les kiosques de mon éditeur JCL étaient souvent situés près de celui de Marguerite. Alors, entre voisins, nous sommes devenus amis et familiers, nous retrouvant avec joie à chaque étape de la tournée des salons.

 

 

Le public approchait Marguerite, particulièrement à cause de ses participations télévisuelles. Elle répondait amicalement à tout le monde. En fait, je l'ai déjà croisée de mauvaise humeur, parce qu'il y avait peu de visiteurs dans un certain salon. Octogénaire, Marguerite vivait tout ceci intensément, sans fatigue apparente, alors qu'il n'y a rien de plus épuisant que de passer une journée entière dans un de ces événements.

 

 

Elle me surnommait "Mon petit Mario" et nous nous amusions ferme l'un et l'autre. Lors d'un salon en Abitibi, je me dirige vers le local de pause pour me verser un café et aperçois Marguerite. Je lui donne un bécot sur la joue et la dame s'exclame à haute voix : "Pas ici, mon petit Mario. On nous regarde!"

 

 

La maison d'éditions a rencontré des difficultés : les gens achetaient les livres de Marguerite, mais pas ceux des autres auteurs publiés, si bien que le fils a dû fermer boutique. Un moteur important dans la saga de Marguerite fut sa brue Louise, qui s'occupait de tout, tant lors des salons que pour accompagner Marguerite lors de conférences, de divers événements publics.

 

 

 

J'ai eu beaucoup de plaisir avec Marguerite et Louise. Parfois, certains salons étaient pénibles, mais les sourires et la voix de la dame âgée devenaient des incitations à poursuivre.

 

 

 

 

La photo ci-dessus : Marguerite avait exigé une copie. Promesse tenue et la femme l'avait épinglée sur son frigo. Ci-dessous : Louise dans le petit stand Lescop. Les deux photos datent de 2001.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tags: #amitié
 


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1. maxie  le 08-04-2020 à 07:32:04  (site)

Bravo mon "Mon petit Mario" pour ce bel hommage, ah.. les femmes, pour nous surprendre elles sont fortes !...
Bise d'une vieille dame zazoue fan du petit Mario.

2. Marioromans  le 08-04-2020 à 18:10:33  (site)

Merci, merci, Zazoue !

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posté le 04-04-2020 à 06:05:39

Le vote des femmes ?

 

 

Nous voilà fin 1939, lors des élections provinciales du Québec. Roméo Tremblay, après avoir souhaité le triomphe du candidat Duplessis, se montre, quatre années plus tard, farouchement contre et devient un partisan du parti Libéral. Comme ces gens promettent le droit de vote aux femmes, il incite sa fille  Renée à s'intéresser à la politique et l'oblige à l'accompagner à une réunion publique mettant en vedette le candidat libéral pour la région. Renée obéit, mais demeure indifférente à tout ceci. Indifférente et cynique !

 

 

 

          Le spectacle commence par un salut au drapeau et l’hymne national, comme au temps de la petite école. Ensuite, tout le monde s’assoit et allume une cigarette, comme pour mieux apprécier le discours. Un moustachu se présente devant le microphone et offre la biographie de la vedette de la soirée. Lorsque le héros arrive, les hommes se lèvent et mordillent plus fort leurs cigarettes. Parfois l’auditoire rit, d’autres fois, il applaudit, mais je ne sais pas trop bien pourquoi. Mademoiselle Minou les imite. De temps à autre, elle me donne un coup de coude et me présente ses dents. J’esquisse un sourire d’embarras. J’ai soudain le goût d’aller vers le restaurant, quand mon père me retient par le bras en insistant : « Écoute ! Écoute ! » Le candidat jongle avec les trémolos en bougeant sans cesse sa main droite, pendant que la gauche demeure dans la poche de son veston. Avec une grande habileté, je réussis à dessiner quelques pas vers l’arrière et à me dégager de Mademoiselle Minou et de mon père, quand soudain, le candidat s’écrie : « Les femmes auront le droit de voter au provincial et d’être des vraies citoyennes ! Regardez ! Il y en a parmi nous ! Et des jeunes ! » Je jure qu’il me pointe du doigt ! Les hommes me regardent et je joins les mains sur mon bassin, pour avoir l’air davantage fillette. « Des jeunes femmes qui auront leur mot à dire sur l’avenir de notre province ! » Mademoiselle Minou me tire le bras gauche en levant son droit. Finalement, je réussis à déguerpir de son emprise pour me rendre au restaurant libéral boire un café libéral et manger un beignet libéral. J’ai le goût de demander à ces dames si le café de l’Union Nationale goûte autant l’eau de vaisselle que le leur.

Tags: #renée
 


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