Si je suis séropositive, c’est à cause d’un écœurant dont j’étais tombée amoureuse, l’automne dernier. Il m’a laissée dès la fin de la première nuit, me donnant cet héritage catastrophique. Ma première intention était de le tuer de façon spectaculaire et, ensuite, de me suicider. De toute façon, avec cette saleté dans mon corps, je ne vivrai pas longtemps. Je suis si lâche ! Incapable de me tuer ! À bien y penser, plusieurs choses me retiennent à ma mince vie, comme le blues, les bons livres et surtout mon amie Marie-Lou Tremblay. Son vrai nom est Gauthier, mais elle veut qu’on l’appelle Tremblay, suite à un héritage que son arrière-grand-oncle Roméo lui a laissé.
Vivant pauvrement, mais tout de même assez 'riche' pour se payer une chambre, la fille mère tend parfois la main, afin d'économiser son argent pour prendre soin de sa fille Bérangère. Il lui arrive de faire comme Gros-Nez : raconter une histoire aux passants, pour attirer l'attention, le tout en accentuant un accent paysan canadien qui n'est pas le sien.
Gros-Nez apparaît dans trois de mes romans. En premier lieu, dans Petit Train, alors que cet homme grand et costaud semble surgir des ruines de l'incendie de Trois-Rivières, surprenant tout le monde, sauf Joseph Tremblay, qui semble le connaître. Le vagabond aura une énorme influence sur deux des enfants de Joseph : Jeanne et Roméo. Et bien sûr, à la fin, on apprend son idenité.
Voici l'extrait : Madeleine (son véritable prénom) a six ans et commence sa vie d'écolière. Avant même de franchir la porte de l'école, elle savait compter et connaissait l'alphabet. Ce qui n'empêche pas l'enseignante de se montrer très surprise par cette petite. Nous sommes en 1888.
Alors, je me suis prêté au jeu, pensant que ce serait une bonne blague à faire à mon éditeur. Mon sujet : une représentante de la télé d'État m'approche pour adapter au petit écran la première partie de mon roman Perles et chapelet. La femme sur la photo est une employée du Nouvelliste.