Mario Bergeron, romancier du Québec

posté le 30-12-2019 à 11:16:34

Roman documenté

À mon entrée à l'université, 1993, je suis devenu fou amoureux des microfilms d'anciens journaux, y trouvant des tranches de vie sociale comme rarement les historiens en ont présenté. À ce moment, je préparais le roman qui deviendra la seconde partie de Perles et chapelet et qui portait alors le titre de Mademoiselle et le petit homme. Le personnage principal était Louise Tremblay, célibataire malgré elle, s'occupant tant bien que mal du restaurant familial le Petit Train. L'époque : la grande dépression des années 30. Alors, hop, aux microfilms pour mettre la main sur tout ce qui était intéressant relativement à ce moment d'Histoire. J'en ai tant trouvé que ces extraits de journaux sont devenus le squelette, le plan de ce que sera le roman. Approche que des critiques ont jugée originale : ce qui sépare les chapitres sont des extraits du journal local. Voici un exemple.

 


 
 
posté le 14-12-2019 à 04:48:30

Une petite fantôme

Voici un chapitre complet du roman que je suis en train de créer. Son titre : L'amicale des fantômes du Trois-Rivières métropolitain. Rappel : Après la mort, Roger et Annette (et non pas Dieu...) permettent aux trépassés les plus méritants de revivre chaque nuit, en qualité d'esprit, les moments des plus grands bonheurs de leurs vies sur Terre.

Le plus jeune de mes fantômes est une petite fille de quatre ans, prénommée Mimi et ayant vécu ses plus beaux instants sur Terre en 1971. Chapitre complet, donc. Dix de mes pages manuscrites. Un peu long, peut-être, mais cela devrait vous amuser et, en toute logique, la finale va vous vous faire pleurer.

 


 
 
posté le 11-12-2019 à 01:26:14

Salon du livre de Trois-Rivières 2003

Ce type de feuille arrivait par la poste, indiquant les heures de signature au stand de l'éditeur. Habituellement, j'étais présent tout le temps, de l'ouverture à la fermeture. Ceci était épuisant, car il fallait demeurer assis pendant des heures, sur des chaises inconfortables, sans oublier des montagnes de bla bla bla inutiles. Un effort de ma part, car je ne suis pas une personne sociable. À la fin de ces journées, je m'endormais, mais contre toute logique, les salons du livre activaient mon insomnie.

Ce qui a été ajouté à la main concerne les entrevues pour ces journées, dont une le mercredi, c'est à dire la veille de l'ouverture du salon. J'avais alors beaucoup d'entrevues, surtout pour la radio. C'était le résultat d'un sixième salon consécutif dans ma ville. En premier lieu, il y en avait un peu moins. Ces récentes années, il n'y en a plus, même si on fait des demandes en ce sens à chaque occasion.

 


 
 
posté le 04-12-2019 à 08:54:26

Tremblement de terre et amour

La moindre chose réelle de l'histoire peut servir un romancier. Il y a eu de nombreux tremblements de terre (Tremble-terre, disait-on) en Nouvelle-France vers le milieu du 17e siècle. Le phénomène, dans la culture populaire, avait été immédiatement accompagné par des croyances religieuses relatives à la présence du diable, d'autant plus que ceci avait provoqué des incendies. Mon héros Guillaume était un de ceux-là, mais pas tout à fait son jeune ami Gaspard, pour qui ces événements auront un dénouement heureux.

Pour que Gaspard rencontre le plus souvent Barbe, Guillaume organise plusieurs soirées. C’est au cœur de l’une d’entre elles que la terre se met à trembler avec tant de violence que les pots et ustensiles tombent de leurs tablettes. Les cris d’effroi de Barbe sont aussi perçants que ceux du boulanger. Dans un coin, un garçon est agenouillé et prie en pensant que la fin du monde vient d’arriver. Son voisin se dit prêt à retourner en France à la nage. Guillaume sort à toute vitesse de la maison, comme la plupart des habitants du bourg. Cette fuite l’empêche de constater que Gaspard a été le premier à se rendre auprès de Barbe pour la protéger, la rassurer et essuyer ses pleurs. Quand il rentre, Guillaume voit ces jeunes gens se tenir les mains. Le tocsin hurle quelques minutes plus tard, car une maison a pris feu. Sans aucun doute que ce tremble-terre a fait voler les tisons de l’âtre vers les rideaux ou la paille disposée le long des murs, pour protéger contre le froid. Tous se lancent vers les puits et font une chaîne impuissante face au brasier. Une autre chaîne encore plus vaine se forme entre la maison déchirée et le fleuve. Guillaume a souvent vu les flammes briser tant de cœurs. Il se demande par quel miracle sa maison, si exposée au feu du fournil, a pu éviter un tel triste sort. Les hommes combattent le sinistre et les prétendants de Barbe profitent de cette occasion pour tenter de devenir des héros, entrant dans la maison touchée pour en extirper des meubles ou de quelconques objets.