Bérangère est la fille de Jeanne Tremblay. L'enfant est née à Paris et a appris à parler en écoutant son entourage. Obligée par Roméo d'accompagner sa mère pour un retour à Trois-Rivières, à cause de la menace de la guerre, la fillette fait face à la xénophobie des Québécois, à cause de son accent. Au décès de Jeanne et comme souhaité par sa mère, Bérangère est confiée à sa tante Renée, à peine mariée. L'époux, Roland (Rocky, dans L'Héritage de Jeanne) est réparateur de radios, de phonos, de petits appareils électriques, puis d'une nouveauté de la fin des années 40 : les téléviseurs.
Bérangère, 14 ans, est en transit entre la fin de ses jours d'écolière. en attendant d'avoir 15 ans et de s'inscrire à une école de secrétariat. En attendant, elle travaille à un comptoir de glaces et s'occupe de la boutique de Roland, pendant que celui-ci est parti chez des clients pour des réparations. C'est ainsi que Bérangère fait connaissance avec les téléviseurs. Un extrait de : Le cochon de Bérangère.
C’est plus facile chez Roland, car il y a un ventilateur. J’ai le droit de m’asseoir. Les téléviseurs attirent les curieux. Le mari de Renée a assuré que dans une année, il y aura une station de diffusion en français, parrainée par Radio-Canada, et que, conséquemment, l’image sera plus claire. Être millionnaire, je n’en voudrais même pas. La publicité nous promet des spectacles sans sortir de notre maison. Sans les applaudissements? L’appareil ressemble à une girafe, avec un tout petit écran en guise de visage. De ce point de vue, Roland prétend que les écrans seront plus larges et l’ensemble davantage compact. Pourquoi s’embarrasser de ces trucs aujourd’hui, s’ils ne sont pas à point? En le mettant en marche, on peut voir un lointain américain survivant au milieu de points répétitifs qui font penser à une chute de neige. Parfois, il y a des lignes zébrées et si le vent déplace l’antenne du toit, on n’y voit que dalle.
Roland prétend que d’être un des premiers marchands à miser sur les téléviseurs le servira quand tout sera au point. Les gens diront qu’il aura été un pionnier et en cas de bris, il sera l’homme appelé pour réparer. Il me demande de vanter l’appareil, de distribuer le feuillet publicitaire – tout en anglais – mais d’éviter de le mettre en marche, à moins que le client n’insiste.
Chaque jour, je vois des badauds s’installer face à la vitrine, pointer du doigt le téléviseur qui s’y trouve et chuchoter quelques mots. Roland m’a demandé de leur faire signe d’entrer, mais cela me gêne beaucoup. Il prétend que la gentillesse pourrait porter ses fruits dans deux ou trois années, que ces gens sauront qu’il est un réparateur qualifié. Il a inventé le slogan trônant sur son affiche de la devanture : «Roland Gingras, l’avenir aujourd’hui même.» Parmi les objets récents en vente : des phonos pour les petits disques. Mieux que le téléviseur, mais comme tout le monde possède une collection de 78 tours… Nous vendons aussi ces disques minuscules, mais le choix est restreint.
De ce fait, les premiers télévisieurs ne se vendaient presque pas, au Québec. Cependant, la jeune adolescente Bérangère réussira le miracle, en fin de chapitre, de vendre un appareil, surprenant ainsi Roland, qui croit à un poisson d'avril.
La seconde partie de L'Héritage de Jeanne est mon roman où il y a le plus de personnages. Ils ne sont pas tous des personnages phares. mais ils sont nommés.
LA FAMILLE TREMBLAY :
Pour les importants : Roméo, son papa grand-père Joseph. sa soeur tante Jeanne et sa fille Bérangère. Parmi les enfants importants : Renée, vedette du roman, puis Gaston et Carole. Les enfants 'de décor : Simone, Maurice, Christian, puis la religieuse Louise, soeur de Roméo, sans oublier Céline. l'épouse de Roméo.
LES DISCIPLES DE RENÉE :
L'histoire tourne autour de ce groupe de jeunes femmes. Elles ont le même âge, adorent follement le cinéma, partagent un but commun : être contre la guerre. En premier lieu, elles portaient des prénoms, mais je me suis rendu compte que ce serait alors difficile des les différencier. Utiiiser des surnoms facilite cette tâche. Comme dans le cas des membres de la famille Tremblay, il y a des disciples qui se démarquent. Voici ces premières, avec l'origine de leurs surnoms.
CARACTÈRE : Renée. Il faut dire qu'elle a du caractère!Cependant, son surmom était celui donné à la comédienne Priscilla Lane dans le film Blues In The Night.
SOUSOU : Surmom de Ginger Rogers dans The Major And The Minor. Elle demeurera la plus grande amie de Caractère, cela jusqu'aux derniers jours de leurs vies.
MADEMOISELLE MINOU : La gueularde de la bande. Le surnom était celui que j'avais donné à une élève lors de mon stage en enseignement de l'histoire et qui était folle des chats.
PUCE : La craintive de la bande. Le surnom était celui donné par le père de ma maman. Bien sûr, Puce est petite.
LES AUTRES :
LOVE : Sans raison précise.
GINGERALE : Elle admire la comédienne Ginger Rogers.
DIVINE : Surnom donné à Greta Garbo.
FOXTROT : Elle aime danser. Le Foxtrot était une danse à la mode au cours de cette période.
BROADWAY : Comédienne dans une troupe de théâtre amateur.
WOOGIE : C'était l'ère du boogie woogie.
NYLON : Le bas de nylon était alors une invention récente.
POUPÉE : Elle adore les poupées, mais en cours de route, elle change de surnom après avoir vu Autant en emporte le vent. devenant ÉCARLATE. traduction française du personnage Scarlet O'Hara.
CE N'EST PAS TOUT ! VOICI LES HOMMES
ROCKY : Roland, amoureux de Caractère. Il est dingue des films de gangsters et tient son surnom de James Cagney dans le film Public Enemy. D'ailleurs, Rocky utilise l'argot anglais de ces films dans son quotidien. Ex : Kisser pour bouche, Dame pour fille, etc.
GRICHOU : Ami de Rocky et vivant pauvrement dans un taudis. Le surnom est un ancien mot d'argot québécois signifiant une personne malcomode.
POURRI : Le petit frère de Grichou. Une véritable ordure !
ET CE N'EST PAS ENCORE TOUT !
Dans le langage des disciples, tout garçon devient un William et toute fille une Myrna. Ce sont les noms des deux vedettes des films de la série Thin Man : William Powell et Myrna Loy.
L'EXTRAIT
Caractère et Mademoiselle Minou rencontrent Pourri pour la première fois. Vous pouvez aussi faire connaissance avec Rocky et ses tics de gangster.
Rocky, avec les profits du marché noir, a pu se payer l’automobile de ses rêves : une Ford 1932, massive et puissante, comme dans les meilleurs films de bandits de la Warner Brothers. Enfin, massive et puissante… j'imagine qu’elle devait l’être le jour de sa naissance, car la bagnole a un mal fou à monter la côte du pont Lejeune. Il faut cependant l’entendre hurler de joie dans les descentes ! Nous roulons dans la rue des Forges, passons devant le rond de course. Rocky s’allume une nouvelle cigarette avec le mégot de la précédente. Les cailloux volent sous les quatre pneus. Il roule comme le Bogart de High Sierra. Puis, il ralentit devant La Pierre. Je l’aurais juré… Je ferme les yeux après avoir vu ces cabanes infectes. Mademoiselle Minou fait sa brave, jusqu’à ce qu’un voyou s’accroche à notre portière. Rocky klaxonne pour s’en débarrasser, alors que mon amie s’est promptement collée à mes flancs. Rocky arrête la Ford. Ça y est ! Le voilà, le Grichou ! Il sort d’une bicoque principalement constituée de vieux panneaux de publicité de Coca-Cola.
« C’est Grichou.
- Je le sais que c’est Grichou, espèce de patate en cube ! Mais je t’interdis de le faire asseoir avec nous !
- Vous préférez son petit frère ?
- Hein ? »
Mais oui ! Un petit william ! Très sale ! Cependant si beau qu’on pourrait le confondre avec les statuettes comiques qu’on vend dans des boutiques de souvenirs : cheveux rouges et une cascade de rousseurs près de ses grands yeux joyeux. Poil de Carotte en personne ! Ce petit ange s’installe entre Mademoiselle Minou et moi. Elle lui sourit et lui tapote la tête, mais il réagit en nous saisissant les jambes, criant à son frère : « Aie, Grichou ! C’est laquelle que j’peux fourrer, à soir ? »
« Pourri, laisse les petites filles tranquilles !
- Ben, Grichou ! À veulent ! Tu les voé pas, les cochonnes ?
- Pourri ! Tu te tiens tranquille ou je te bats avec ma ceinture !
- Maudit cave ! »
Nous nous raidissons et regardons droit devant nous. Grichou emprunte le lance-flammes de Rocky pour allumer un mégot ratatiné qu’il a dû ramasser dans le chemin. Pourri réclame une cigarette en blasphémant comme le pire des charretiers. Quand il a enfin son bout de tabac, il remet vivement sa main sur nos jambes en la faisant monter aussi vite qu’un rat ! Nous crions ! J’ordonne à Rocky d’arrêter sur-le-champ en le sommant de déposer cette ordure à la rue ! En moins de deux, Mademoiselle Minou et moi sommes collées à Rocky sur la banquette avant, pendant que Grichou et Pourri se prélassent sur le siège arrière. Pourri revient à la charge en tirant les cheveux de Mademoiselle Minou. Elle n’a pas le temps de réagir que déjà Grichou inonde son frère de vigoureux coups de poing au visage.
1. chocoreve le 18-01-2019 à 01:05:36
Trop bien l'explication sur les surnoms ... j'aime beaucoup ... ce sera important pour moi à la lecture de ton roman.
L'extrait est plein d'entrain, tout en mouvement ...
2. Marioromans le 18-01-2019 à 13:32:57 (site)
Il y a une relation étroite entre le cinéma et les personnages du roman. D'ailleurs, les films nommés sont précisément ceux qui pasaient en salle dans ma ville au moment où je les cite.
Tout simplement : j'avais consulté tous les journaux de septembre 1939 à la fin de la guerre pour trouver quoi que ce soit de relatif à la guerre et, chemin faisant, j'avais pris en note les titres de plusieurs films, surtout ceux que je connaissais, sans savoir si j'utiliserais ceci ou non.
Un salon du livre du début d'automne, ayant lieu à Jonquière. J'y ai participé quatre fois et si je garde certains souvenirs amusés, cet événement était lourd pour le moral.
Mon premier éditeur venait de cette région et il était, en quelque sorte, la fierté du lieu. Il avait donc droit à un plus grand kiosque, où il casait le plus d'auteurs possible, ce qui donnait au lieu un air de foire plutôt agaçant.
Rien à redire contre l'organisation et le lieu. Par contre, une partie du public sabrait dans le moral. Pas tout le monde, mais beaucoup. Avant de penser à nous saluer, ils nous demandaient d'où on venait. Si par malheur on n'était pas du Saguenay ou du Lac-Saint-Jean, on nous ignorait. Une fois, un homme m'avait demandé : "Pourquoi Jean-Claude t'a édité si t'es pas du Saguenay?" Une ou deux fois par jour, on passe outre. Par contre, quand c'est plusieurs fois chaque heure, t'as le goût de mordre. J'ai déjà croisé une romancière pleurant à chaude larmes, lassée de se faire poser la question. En dernier lieu, je m'en privais, d'autant plus que mes ventes de romans étaient moyennes en ce lieu.
Souvenir rigolo : lors des journées scolaires, les profs donnent des travaux aux jeunes. On m'avait averti que deux adolescentes avaient comme mission de me poser des questions à propos d'un de mes romans. Les filles avaient du retard et se sont présentées au moment où je m'en allais à ma pause. "Suivez-moi. On va être tranquilles, de plus." Alors, je me suis pressé vers le salon des auteurs et je me suis rendu compte que les jeunes rougissaient, étaient embarassées de se trouver dans un antre d'écrivains.
Ah, un autre, mais je ne me souviens plus si je l'ai raconté. Un homme costaud, avec une moustache en fer à cheval, approche, ne me parle pas, ne sourit point. Je me mets à lui raconter ma salade et comme il ne réagissait pas, je me suis rendu compte que je perdais mon temps, que tout cela ne l'intéressait pas, qu'il me trouvait sans doute emmerdant. Mais... au contraire! À la fin de mon discours, il met la main sur un de mes romans et fait : "Je le prends. C'est un style que j'aime." Puis il est parti sans sourire.
Ci-haut : la cocarde pour l'édition 1999.
1. chocoreve le 11-01-2019 à 20:40:53
Oui, on a parfois des surprises avec les personnes qui ont un visage non-expressif !
D'où l'on vient ? mais qu'est-ce-que cela peut-il faire ? oui, ce devait être pénible !!!
Les questions des jeunes filles portaient sur quel roman ?
J'ai terminé" perles et chapelet", j'ai beaucoup aimé, j'attends maintenant "l'héritage de Jeanne" commandé d'occasion sur Amazon.
2. Marioromans le 12-01-2019 à 13:40:11 (site)
Les adoilescentes avaient des questions à propos de Contes d'asphalte. Des choses un peu banales, comme : Où trouvez-vous votre inspiration, écrivez-vous depuis longtemps, etc. Ce n'est pas grave : certains profs ne donnent pas de travaux et la visite d'un salon du livre devient un congé de classe et rien d'autre. J'imagine que pour ces filles, cela devait être une belle expérience.
Comme indiqué plus bas, la seconde partie de Héritage de Jeanne représente un pas vers une structure davantage moderne et dynamique.
Je suis un auteur d'occasion ! Ah! Ah!
A propos de la question qui revenait sans cesse, je n'étais pas le seul à en être las. J'ai connu des auteurs qui ne voulaient plus retourner là-bas à cause de ça.
3. chocoreve le 12-01-2019 à 13:55:26
C'est quoi un auteur d'occasion ?
4. MarioB le 12-01-2019 à 16:49:48 (site)
Eh bien, on m'achète hors commerce! Ah!Ah!
Il y avait sur cette plateforme un Québécois me jurant qu'il achèterait mes livres, sauf qu'il avait commencé par ceux n'existant plus, alors que c'était assez simple d'avoir recours aux trois toujours disponibles.
Que tu aies trouvé Héritage de Jeanne en France m'étonne, car ce roman n'a jamais été distribué en Europe.
5. chocoreve le 12-01-2019 à 17:32:17
Comme je te le disais déjà pour "perles et chapelet" je passe par le site d'Amazon, et j'ai fait de même pour "l'Héritage de Jeanne" ...
Seul moyen pour te lire en France, sur tous les autres sites visités, la réponse est : stock épuisé, indisponible en magasin ...
Voici le suivi de ma commande Amazon :
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L'Héritage de Jeanne
Bergeron, Mario
Vendu par : BetterWorldBooksFr
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6. Marioromans le 12-01-2019 à 19:25:59 (site)
Je vois... Quoi qu'il en soit, comme ils ont Contes d'asphalte, Les fleurs de Lyse et le très rare Trésors pour Marie-Lou, tu peux te rendre à la fin de la série, mais il te manque Petit Train, mais tu ne rate pas grand' chose...
Autre moyen : Passe par les sites des bibliothèques publiques. S'ils ont un des livres manquants, ils pourraient te les vendre, s'ils ne sont pas empruntés souvent.
Ce serait encore plus facile de penser aux 3 romans encore sur le marché, car si ce n'est pas présent en France, tu peux passer par le Québec.
Encore plus facile : tu me les demande et je les envoie par courriel.
Nous sommes en 1905 et l'esprit d'un voyageur interplanétaire voit son vaisseau se désintégrer. Il a le temps de se projeter à l'extérieur, puis tombe dans une petite forêt. au nord d'un village, sous la forme d'une lumière. Un hasard lui fait rencontrer une Terrienne, une jeune femme de 25 ans surnommée Grand-Regard. L'être pénètre son esprit pour connaître son langage et les deux développent une relation chaleureuse. basée sur le respect d'autrui. Elle surnomme l'être Lumière, répond à son désir de demeurer éloigné de tout autre habitant de la Terre, en attendant que les siens répondent à ses appels de secours. Voici le type de relations que les deux entretiennent. Titre du roman : Grand-Regard et la Lumière.
Enfin installée, Grand-Regard remarque que la lumière est moins forte qu’hier. Elle croit que quelque chose ne va pas. Il ne répond point. « Parlez, mon ami. Je vous écoute de tout cœur. » Lentement, il raconte être peiné d’avoir raté sa mission et cherche encore à savoir ce qui a pu provoquer l’accident. « Je ne sais pas s’ils reçoivent les messages que j’envoie par ma pensée. Bien sûr, ils savent ce qui s’est passé, davantage que moi, mais si je communique dans le vide, ils vont croire que je n’existe plus. Ils savent que tout ça s’est déroulé près de votre planète, mais doivent peut-être croire que je n’ai pas eu le temps de m’éjecter. Une chute sur votre sol est peut-être mortelle, à leurs yeux. Pouvez-vous comprendre mon angoisse? Que feriez-vous, à ma place? » Grand-Regard, désolée, serre les lèvres, approche et dépose une main sur sa luminosité. « Parlez encore. Je vous écoute. » +
Il obéit, s’exprime doucement, avec un peu de tristesse. Il souhaite que la main ne le quitte pas. Elle ressent son émotion si humaine, cette rare sensibilité chez les hommes qu’elle ne connaît pas, sauf peut-être chez le notaire. Lumière évoque les possibles effrois de sa compagne. Le cœur de Grand-Regard bat plus fort, puis elle se met à pleurer. La jeune femme regrette tout de suite ce retrait, puis remet sa main, son bras, avec la plus grande délicatesse.
Elle se souvient du chapelet de larmes quand son fiancé l’avait quitté, mais aussi d’un point saignant dans sa poitrine, comme si son cœur cherchait à sortir de son corps avec fracas. Tout le monde avait cherché à lui parler, à la consoler, ce qui rendait la situation davantage blessante, car l’homme devenait le vilain, l’odieux, alors qu’elle l’aimait encore.
Elle laisse Lumière s’exprimer, se contente d’écouter avec une grande attention. Ajouter une parole serait sans doute difficile pour lui. L’attention portée vaut mille mots, souvent vains quand il y a tant d’émotions en cause. Sa présence suffit.
Lumière sera secouru par les siens. La relation que Grand-Regard a entretenue avec l'être changera son existence. Le personnage de la jeune femme apparaissait brièvement dans mon roman publié Gros-Nez le quêteux. Je suis actuellement à travailler à une relecture, car il est possible que ce roman soit publié, au cours du printemps 2019. Parallèlement, je prends des notes, car je projette de créer un autre roman (ou plusieurs) avec ce personnage hors du commun et que j'aime beaucoup.
2. Marioromans le 07-01-2019 à 12:17:39 (site)
Je savais que tu passerais !
L'adolescence est une invention du 20e siècle. Auparavant, ce temps de jeunesse n'existait pas et encore moins à la Renaissance. Je me suis tout de même permis cette fantaisie d'auteur, concernant les trois cousines, grandes amies, âgées de 13 ans et qui ont une réaction ado face à l'idée d'organiser un bal pour la danse. Un extrait de Les secrets bien gardés, qui se déroule dans la première moitié du 17e siècle, en Nouvelle-France.
La mauvaise nouvelle du refus importe quelque peu à Michèle et Françoise, mais ne décourage surtout pas cette dernière. «Nous danserons avec les jeunes hommes, mes amies! Je vous le jure!» Elles ricanent en rêvant tout haut d’un château de France avec ses laquais nègres à chaque porte, ses belles courtisanes à la peau pâle et les gentilshommes les plus galants et instruits, venus fraterniser sous des lustres de vingt bougies, au son d’un maître du clavecin et d’un angélique harpiste. Comment peuvent-elles imaginer tant de charme, elles qui sont nées au Canada, dans un petit bourg qui ne compte pas quatre cents habitants? Tout simplement dans un roman qu’un voyageur français avait oublié à l’auberge. Michèle, Marie et Françoise se le racontent par cœur depuis une année. Le Canada est si laid et la France si belle! N’ont-elles pas entendu tant de fois les souvenirs parisiens de Marie-Anne et de l’oncle Gaspard?
Grâce aux propos de ce roman, elles peuvent danser le branle comme dans les beaux salons de Paris. Marie, dans le rôle de la femme, est menée par Françoise l’homme, au son du clavecin vocal de Michèle. Le dernier pas est enseveli sous leurs rires enfantins, ce qui alerte un artisan fatigué par ces voix de souris. Il ouvre ses volets pour leur crier : «N’avez-vous point mieux à faire chez vos mères, petites sottes? J’ai besoin de calme pour mon travail! Allez plus loin!» Les trois se prennent par les mains, s’éloignent en étouffant leurs rires, avant que Françoise ne se décide à se retourner pour tirer la langue aux volets clos.
Assises près d’un arbre, elles chantonnent «Alouette, jolie gentille alouette, je vous plumerai» avant de s’esclaffer encore sans pouvoir s’arrêter. Puis elles rêvent de gavotte. Elles aimeraient tant en connaître les pas, mais le roman ne fait que mentionner le nom. À moins que cette danse ne soit déjà désuète et que les courtisanes de Paris s’enivrent d’une nouvelle mode. Sur la berge du fleuve, elles font une ronde, comme au cours de leur enfance. Tous les garçons sont à leurs travaux. Sous les protestations de Françoise, Marie et Michèle marchent vers l’ouest où les jeunes paysans s’activent aux champs. Les fêtes sont plus courantes à la campagne qu’à la ville. Peut-être qu’avec un peu de chance, une veillée remplacera le bal de leurs rêves. Elles ne trouvent rien, ne voient personne. Rien d’autre que la peur des laboureurs face à la trop grande chaleur.
La soirée tant souhaitée par ces copines aura lieu, grâce au bon coeur de l'oncle Gaspard. Cependant, l'événement se déroulera dans la cour d'une maison paysanne. Cela leur suffira pour un beau moment de leur jeunesse, avant que Marie ne devienne religieuse, que Michèle et Françoise ne prennent époux bien avant de penser à leurs 20 ans.
1. chocoreve le 06-01-2019 à 09:25:51
Le pouvoir d un roman oublié ! ... et quelle belle période pour ces enfants là ...
J aime beaucoup la photo qui illustre ton article. Elle porte un nom ?
2. Marioromans le 06-01-2019 à 12:01:07 (site)
Peinture trouvée sur la toile.
Je considère ce roman comme mon meileur, mais je ne crois plus qu'il pourrait être publié un jour. 450 pages, sans dialogues, sur une période de 60 années, avec des personnages déjantés... Pas du tout ce qu'il faut pour un roman.,
Commentaires
1. chocoreve le 18-01-2019 à 16:12:17
Très douée la petite Bérangère !
et les premiers téléviseurs c'était quelque chose ça ! ....
j'aime beaucoup la photo d'illustration.
2. Marioromans le 18-01-2019 à 16:38:46 (site)
Le roman couvre 50 années de vie de femme. Née au coeurs de la décennie 1930, Bérangère vit l'étape de la tradition : mariage, enfants, mais en désirant aussi travailler. Mal mariée, elle profite des premiers divorces, vit le féminisme des années 70, devient femme d'affaires, mais toujours elle pense à retourner en France, même si elle n'y a vécu que les premières années de sa vie.
Le cochon du titre est une tirelire donnée par Roland, lui disant qu'en y déposant sans cesse des sous, elle aurait l'argent pour retourner en France, ce qu'elle fera une première fois au début des années 60. Même en étant femme d'affaires prospère, elle conservera le cochon et y déposera sans cesse de l'argent.
3. johnmarcel le 19-01-2019 à 10:21:46 (site)
Je me souviens de l'arrivée de notre premier poste de télévision… je devais avoir cinq ans, ou un peu moins… le livreur/technicien l'installe… maman me dit Regarde, c'est une télévision… y avait la mire…
4. Marioromans le 19-01-2019 à 14:38:24 (site)
Je n'ai aucun souvenir d'une telle chose.
Merci !